C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir ;
A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C’est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C’est l’auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l’on pourra manger, et dormir, et s’asseoir ;
C’est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;
C’est la gloire des Dieux, c’est le grenier mystique,
C’est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C’est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !
En méditant devant l’horreur de cette photo qui peut illustrer le poème du XIX siècle « La mort des pauvres » de Baudelaire, je me dis que j’ai de la chance de méditer car je possède un toit, le silence, le souffle et une bonne santé.
Je me dis aussi que j’ai de la chance (mais est-ce une chance ?) d’habiter ce triste pays et de pouvoir choisir démocratiquement entre des hommes et des femmes à la recherche du pouvoir et aux âmes de croque-morts dont les promesses qui s’ouvrent sur des Cieux inconnus n’ont rien changé depuis deux siècles.
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