Johan aime les oiseaux.
Ce sont de petits
Et aussi de grands génies
Qui volent.
Il est heureux
Car il a trouvé sur le sol
Un petit nid.
Il est pour lui
Un bien précieux
Finement tressé
De brindilles, de mousse et de duvet.
Il est très beau
Surtout parce qu’il est tout rond
Comme les bulles de savon
Qui volent elles aussi,
Johan pense à tout ce qui est rond
Les astres qu’il voit dans le ciel,
La lune, les étoiles, le soleil
Et aussi la terre, car on le lui a dit.
Les tomates-cerises,
Ces bonbons-surprises
Qu’il aime croquer,
Les balles, les boules et les ballons
Avec lesquels il aime jouer,
Il pense au cœur jaune et rond
De la fleur entouré de plumes blanches
Comme celles du ventre du beau circaète.
Alors, pour que l’ oiseau
Revienne pondre son petit œuf tout rond,
Johan repose le nid sur une branche
De l’arbre, tout en haut,
Puis, le regard fier,
Il pose sur sa tête
La magnifique parure de chef indien
Qui appartenait à son père.
Avec elle
Et ses grandes plumes multicolores,
il a très envie de s’envoler
Au pays du grand condor.
Il sait qu’il est un humain
Trop lourd pour voler
Mais qu’il peut voyager
Dans le ciel
Avec les ailes de sa pensée.
Ce qu’il ne sait pas encore,
C’est que les tentes des amérindiens
Étaient rondes comme des nids
Et toujours disposées en cercles d’ondes
Parce que tout ce que fait le Pouvoir du Monde
A la forme de cercles de vie.
Il ne sait pas non plus
Que des hommes blancs
Ont massacré les indiens
Pour qui toutes les plumes d’oiseaux
Étaient plus précieuses que l’or
Et que si nous voulons à nouveau
Vivre entre terre et ciel
Leur philosophie simple et belle,
Nous devons retrouver en nous
Ce que Johan n’a pas encore perdu,
Son cœur d’enfant,
Petit nid tout rond, tout doux.
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