A l’heure où nous regardons se battre nos « politiques » sur notre écran de télévision, nous
pouvons nous demander si, dans cette bataille, l’utilisation de l’image est un progrès.

Je laisse Félix Tournachon dit Nadar répondre, en son temps, avec beaucoup d’humour à cette
question.

Journaliste puis caricaturiste, Nadar s’intéressa très tôt à la photographie qui, pour lui, était un art
car chaque photo devait exprimer le caractère de son modèle. Ayant fait le portrait de presque toutes les grandes personnalités et célébrités de son époque, il a eu le temps dans le silence de
son atelier de réfléchir à la petitesse et à la grandeur humaines. Les portraits de Jules Verne, George Sand, Gioacchino Rossini, Emile Zola, Eugène Delacroix, George Clémenceau, Edouard Manet,
Adolphe Thiers, Sarah Bernhardt et bien d’autres savent nous parler d’eux-mêmes.

 Mort en 1910 à 90 ans, Nadar est un grand témoin du XIX
siècle et son livre « Quand j’étais photographe » est passionnant .Que dirait-il de l’utilisation de la photographie et de toutes les nouvelles images du XXI siècle s’il revenait parmi
nous, lui dont la philosophie se résumait dans cette belle phrase : « Chercher l’honneur avant le profit est le plus sûr moyen de trouver le profit avec
l’honneur » ?

 

                                                                                                                           

493px-Nadar-Self-Portrait.jpg

 

Félix Tournachon dit NADAR

 

 

 

                            
Quand j’étais photographe

 

«  Nous avons fait aux femmes une réputation de coquetterie, qu’entre nous elles auraient le plus grand tort de ne pas
mériter ; mais cette sollicitude constante de l’effet déterminé par notre aspect physique, cette coquetterie est bien autrement reprochable à l’homme lui-même. Ceci, je l’ai trop de fois vu,
et de la bonne place où l’on peut le mieux voir. Rien chez la femme ne peut donner l’idée de l’infatuation de certains hommes et du souci permanent de leur « paraître » chez la majorité
d’entre eux

 

J’ai trouvé chez des hommes réputés graves entre tous, chez les personnages les plus éminents, l’inquiétude, l’agitation
extrême, presque l’angoisse à propos du plus insignifiant détail de leur tenue ou d’une nuance dans leur expression. C’en était attristant, parfois même répugnant : il m’en retomba un une
fois, dès le grand matin du lendemain de sa visite d’épreuves, tout endérouté par un cheveu – je dis un  cheveu – qui se trouvait dépasser la ligne et
qu’il tenait absolument à voir rentrer dans le rang. « Mais y aura-t-il moyen Monsieur Nadar ? Ne vaudrait-il pas mieux recommencer ? » C’est ce que cet homme solennel venait
me demander dès l’aube tout affaire cessante. De la nuit entière il n’avait pu fermer l’œil et en toute candeur, il me l’avouait…

 

Mais veut-on contempler l’infatuation masculine poussée jusqu’à la folie ? Quelle démonstration plus explicite, cette
inexplicable inconscience de certains candidats politiciens professionnels qui ont imaginé comme suprême décisif moyen d’entraînement  d’adresser à
leurs électeurs leur photographie, leur propre image de marchands de paroles ? Quelle vertu d’attraction ces gens là peuvent-ils donc supposer en leurs visages honteux où toutes les laideurs
humaines s’arborent, où suent la bassesse, l’ignominieux mensonge et toutes les dénonciations physiognostiques de la duplicité, de la convoitise, du péculat, de la déprédation ? N’est-elle
pas le comble de la monogamie égotique cette hallucination qui ne doute pas d’enlever le suffrage de tous les cœurs par la présentation de pareils museaux ? »



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WIKIPEDIA autoportrait et photo

15 réponses à NADAR : l’image et la politique

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cité par François Cheng dans son livre " cinq méditations sur la beauté "

 

françois Cheng

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La beauté irradie la bonté et la rend désirable.

François CHENG  "cinq méditations sur la beauté"

 

 

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"Avant de juger une personne, marche pendant trois lunes dans ses mocassins."

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Science et Littérature

« La plus belle et la plus profonde émotion que nous puissions expérimenter est la sensation mystique. C’est la semence de toute science véritable. Celui à qui cette émotion est étrangère, qui n’a plus la possibilité de s’étonner et d’être frappé de respect, celui-là est comme s’il était mort .Savoir que ce qui nous est impénétrable existe réellement et se manifeste à travers la plus haute sagesse, la plus rayonnante beauté, sagesse et beauté que nos facultés peuvent comprendre seulement dans leur forme la plus primitive, cette connaissance, ce sentiment est au centre de la vraie religion. »

ALBERT EINSTEIN

 

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J’ai passé bien des heures de ma vie à regarder pousser l’herbe ou à contempler la sérénité des grosses pierres au clair de lune. Je m’identifiais tellement au mode d’existence de ces choses tranquilles, prétendues inertes, que j’arrivais à participer à leur calme béatitude.

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