J’avais les cheveux dans les yeux,
A quoi bon sourire à mes jeunes années !
J’avais les cheveux dans les yeux
Et le cœur malheureux.
Enroulée sur moi-même
Dans les fils noirs de la mélancolie,
J’attendais des « je t’aime »
Que je ne savais pas donner
A celui qui partageait ma vie.
Je me réveillai un matin et cherchai une paire de ciseaux.
Le soleil m’aveugla puis sur mon visage dessina un sourire.
Je sentis une furieuse envie de vivre
Et regardai les montagnes.
J’achetai des chaussures et un sac à dos.
Alors, pendant de longs hivers de travail,
J’ai attendu l’été
Pour grimper vers les cols et les sommets,
Pour me pencher vers les fleurs, me saouler de leur beauté,
Pour respirer leur parfum de liberté.
Pourtant des douleurs apparurent un jour.
La petite voix intérieure de mon cœur
Me murmura que mon sac à dos était trop lourd
De tous mes désirs et de toutes mes peurs.
Sagement je retournai vers la forêt que j’aimais
Mais que je n’avais jamais écoutée.
J’y entrai en silence
Et j’entendis toutes les âmes végétales et animales
Me dire qu’en cheminant avec confiance
J’apercevrai une montagne d’un éblouissant cristal.
J’avance maintenant vers ce mystère,
Le cœur en bandoulière,
En cueillant le long de mon sentier éphémère
Les petits signes de sa lumière.
De temps en temps, je fais le plein de sérénité et d’énergie
Auprès des hêtres et des chênes, mes amis,
En écoutant les oiseaux et souriant joyeusement
A ce lumineux présent.
Blanche DREVET
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