LE
GIVRE
Une nuit de janvier,
Une fée heureuse
Qui souriait à l’étoile
Betelgeuse,
Eut envie de voyager
Sur notre petite terre.
Elle enfila sa baguette légère
Dans les trois perles rondes
Du Baudrier d’Orion,
La frotta sur la froide jumelle
De Betelgeuse, l’étoile Rigel,
Puis traversa le ciel étoilé
De cette nuit glacée
Pour se poser sur le sommet gelé d’une
colline.
Inspirée,
En tournant lentement le beau
livre
De l’hiver,
Elle dessina avec sa baguette de
givre
Toutes les branches des charmes et des
hêtres,
Celles des bouleaux et celles des grands
chênes,
Le contour dentelé de ses feuilles
rousses
Et les jolies étoiles des coussins de
mousse,
Les épines des ronces et les petites
brindilles,
Les graminées et toutes les
aiguilles
Des pins et des élégants sapins,
Les fruits rouges des églantines
Et les fruits roses et orange
Des fusains que mangent les
mésanges.
Ravie,
Elle disparut dans la nuit
Quand un rayon de soleil annonça le
matin.
L’homme qui marchait d’un pas
lourd
Depuis l’aube dans la boue du chemin,
Se pencha émerveillé
Sur les milliers de paillettes qui
scintillaient.
Il se sentit riche de tous ces
diamants
Qui rendent le cœur léger et
content.
Mais notre soleil ivre
Donna trop de chaleur
Et toutes les perles de givre
S’évanouirent dans la vapeur.
L’homme continua de sourire
intérieurement
Car il savait que la richesse des diamants de la
terre
Etait moins éphémère
Que celle des pièces d’or qui pesaient
lourdement
Dans les cœurs malheureux.
La fée qui souriait à l’étoile
Betelgeuse
Aurait à nouveau envie de voyager
Sur notre planète bleue.
Blanche DREVET
ps : Alain a eu la gentillesse de publier ce poème chez les amis de LA PLUME BLEUE quand je n’avais pas encore créé mon blog.
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