A Mahler,
A la musique
Aux mots-musique
UN
SOIR, MAHLER,
Au cœur
de la cheminée,
les flammes s’enroulent,
se déroulent,
trouent l’obscurité.
Souples et légères,
elles prennent la couleur
de la houle de Mahler
qui m’entraîne dans un grand tourbillon
de clarinettes, hautbois, trompettes, harpes et
violons.
Les sons valsent avec la
lumière
en de folles spirales
sur les coups de
cymbales
et les joyeux
éclairs.
Un vent ivre
rugit dans les cuivres,
éclate
sous les pas lourds
du formidable tambour
s’avançant menaçant,
fantôme incandescent
de Goliath
soulevant des murs sourds
de tempête
qui retombent dans le vide.
Au fond du noir silence de ma
tête,
la flûte claire de
David
chante, danse, se
repose
et dessine d’éphémères
roses.
Car la contrebasse gronde sous les braises
et, vers les cimes d’ardentes falaises,
les ventres des violoncelles
projettent des bouquets d’étincelles
qui s’engouffrent dans le néant.
Illuminant le ciel,
un instant,
ils s’éteignent dans la nuit
me laissant l’infini
Blanche DREVET
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