L’AMARYLLIS
Au cœur d’un oignon
Reposait la vie
Invisible, blottie
Au centre de cette petite sphère.
Je le mis dans un pot
Avec un peu de sable, un peu de terre
Puis un peu d’eau
Et j’attendis.
Avec patience,
Avec confiance,
J’attendis un mois et demi
Le miracle de la vie végétale.
Une petite langue verte en sortit
Puis grandit, grandit, grandit
Jusqu’à devenir une haute tige verticale
Qui soutenait quatre énormes boutons
Veinés de violet.
Après des jours et des jours d’espérance,
La naissance
De la première fleur
S’accomplit la nuit
Et garda son secret.
A mon réveil,
Mon âme remplie
D’un immense bonheur,
Buvait la beauté vermeille
De l’Amaryllis
Qui m’offrait avec amour
Ses larges pétales de velours
Au nombre de six.
En touchant du bout des doigts
Sa robe rouge sombre
Tissée de fils d’or royal,
Je sentis monter en moi
La joie totale
De l’harmonie des nombres :
La fleur,
Dans toute sa splendeur,
Dessinait l’étoile du roi Salomon.
« Dieu géométrisa. »
Me souffla Platon
Depuis l’Au-delà.
Blanche
DREVET
photo du web
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