LE TEMPLE VERT
En ce frais matin clair,
Je pénètre religieusement
Dans le temple vert.
Le jour y descend
Des longues mains des châtaigniers,
Tisseurs d’ombre et de lumière
Et l’allée centrale
Serpente parmi les piliers
Des chênes séculaires
Soutenant la voûte végétale.
A l’écoute de mystérieux bruissements,
J’avance lentement
Vers le chœur baigné
De la sérénité
Des hêtres géants
Aux troncs lisses et puissants.
Puis, assise sur une souche
Garnie de mousse,
Je souris à un couple de charmes enlacés,
Cachés dans l’ombre d’un pilier.
Soudain, une brise légère
Soulève une rangée de hautes fougères :
Apparaît une aura aux teintes de miel
Qui m’immobilise, tous mes sens en éveil !
Le soleil y rythme de ses rayons
La danse sacrée des insectes
Ivres des mille tourbillons
De la vie et de ses secrets.
Je me laisse envahir
Par le souffle qui, de branche en branche,
Me balance
Dans le silence,
Effaçant tout désir.
Mon être se penche
Vers la lumière
Et devient libellule,
Frêle campanule,
Brin d’herbe
minuscule
Au centre de la grande cellule
Où se déploie le temple vert.
Blanche DREVET
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