LES ROSES
Le lierre pleure en lianes désolées
Le long du vieux mur
Qui étreint encore le portail rouillé.
De l’autre côté,
Les herbes folles de l’allée
Courent sur le gravier
Grimpent au bord des
fissures
Du
grand escalier,
Passent sous la porte de chêne gondolée
De la vieille maison aux volets
fanés.
Elles glissent sur le poussiéreux parquet
Du rez- de- chaussée obscur,
Cherchent dans le salon, dans la salle à manger
Puis s’arrêtent derrière un fauteuil bleu aux franges dorées.
Elles montent dans son dos défraîchi,
S’accrochent à la laine du châle fleuri,
Aux lourds cheveux
gris
Et tissent autour de la tête vieillie
L’étrange couronne de la
vie.
Elle est là, sans bouger.
Son regard clair aux reflets violets
Sourit aux roses blanches et aux roses trémières
Du
beau jardin de son passé.
Elle attend avec sérénité
L’heure où ses paupières
Vont se baisser pour l’éternité.
Elle sait qu’elle verra dans la grande lumière
S’épanouir toutes les roses de l’éternel jour
Du jardin de l’Amour.
Blanche
DREVET
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