OCTOBRE EN OR
Doucement il pleut
Des gouttes de pluie glissent
Sous la courbe des grandes
graminées
Le long du chemin mouillé
La forêt dorée égraine ses perles d’eau
grise
Sur des colliers d’or
Dans le décor
De ses feuilles de miel gavées
Du soleil de l’été
Nous marchons heureux
Blanche Drevet
ps : oeuvre d’art fractal trouvé sur une galerie EBE.FRACTALES
Mes pommes reinettes
Le bruit gris
De la pluie
Me ramène
Sur le banc de l’école
Où l’on fredonne
Encore les poèmes
D’automnes monotones
De Paul Verlaine,
Emile Verhaeren
Et Maurice Carème.
Mais soudain,
Les feuilles s’envolent :
Le soleil a chassé
L’ennui, la pluie,
Les nuages gris
Et doré mon petit pommier !
J’ai le cœur en fête
Car demain matin
Je croquerai deux pommes reinettes !
Blanche DREVET
PS : cette année mon pommier a plutôt gâté les merles ! mais je garde encore le souvenir des délicieuses pommes de l »année dernière
LE CINQUIEME ELEMENT
Très haut dans le ciel
Il étend ses ailes
Se balance
En silence
Au rythme vert et blanc
De l’océan
Qui s’enroule
Et se déroule.
Sous le roulement assourdissant
De l’eau et du sel
Il entend
Le volcan qui explose
Et dessine une île de dentelle
Grise et rose.
Puis, soulevé dans un tourbillon,
Ebloui d’air, de terre
Et d’eau,
L’oiseau
Embrasse l’horizon
Et fixe de son œil bleu
Le point de l’instant
Où se jette l’océan
Aveuglé par le feu de l’astre d’été,
Il sent naître en son cœur étoilé
La fleur de lumière
Blanche DREVET
Taïaut, taïaut !
En cette fin d’été
L’œil bleu de la chicorée
Sourit de sa beauté
Mais le héron cendré
Cherche désespéré
L’eau de la source aux fées
Le temps passe !
Avec septembre arrive la chasse !
Des engins de mort
Faits de bois lisse
Se hérissent
Aux bords
De la forêt peuplée
D’animaux apeurés.
Le petit chemin de lumière
Ressemble à un calvaire
Les humains
Qui jouent avec la mort,
Le ventre plein,
Ignorent
Qu’elle les dévore
Déjà de l’intérieur
Et que bientôt
Ce sera leur heure !
Taïaut, taïaut !
Pleure le cœur bleu de la chicorée
En cette fin d’été.
Blanche Drevet
Une bulle de savon
S’élève, sphère légère
Et transparente,
Sur un invisible coussin d’air.
Le savant la remplit
De mille interrogations
Sur les lois décevantes
De la physique et de la chimie.
Mais la jolie bulle de savon
Semble préférer
Les rêves de beauté
Et de perfection
Du poète le nez au ciel !
« Ni le poète, ni le savant ! »
Répond-elle,
« J’appartiens à l’enfant
Qui ne connaît pas les lois de la physique !
Il a une baguette magique
Et me transforme, en avion, en papillon
Et même en maison-champignon !
Il a percé le secret
De mon entrée
Et créé dans mon
intérieur
Un joyeux décor
De toutes les couleurs
Pour un long voyage
Sur les ailes d’un oiseau
Jusqu’à ce que j’éclate très haut
Comme son rire en perles d’or
Accrochées aux nuages !
Puis, sérieux, en silence, il repique
Sa baguette magique
Dans le savon
Et souffle, face au soleil
Tout rond,
Une nouvelle bulle couleur de miel ! »
Blanche DREVET