Blanche

SAM_9432.JPG

 

 

Le cœur lourd de morosité

Et de mélancolie,

Le long des murs gris

De la grande cité

Le poète des villes oublie de chanter.

Sait-il encore marcher

D’un pas léger et content ?

Se demande le poète des champs

Sur les chemins

D’un dimanche matin.

 

Seul, il avance

Dans les feuilles parfumées d’automne

Et fredonne

Avec entrain une chanson d’enfance.

 

Il s’arrête pour ne pas écraser

Les petits bousiers

Noirs aux reflets bleutés

Qui vont lentement travailler

                    Au grand
cycle de la vie.                        

Il repart, sourit

 

Et fredonne

Avec entrain

Une chanson au parfum

D’automne.

 

Des coups de fusil claquent soudain

Vers le ciel bleu du matin.

Le poète qui chasse la beauté

Dans une goutte de rosée

Avec son appareil photo

Voit s’enfuir les oiseaux.

 

Il pense

Au poète qui ne sait pas chanter

Le cœur lourd de morosité

Il pense

A tous les animaux cachés dans les fourrés

Et sait qu’ils ne seront pas tués.

 

Son cœur se gonfle d’espérance

Et fredonne

Dans les feuilles d’automne

Une chanson d’enfance

 

Qui remplit le ciel bleu du matin.         

Les ailes rouges et noires du vulcain

Messager

De l’invisible été

Se sont posées sur sa main.

 

 

                                  
Blanche DREVET

 

ECLAIR-DU-PAON-DU-JOUR.jpg

PS : la photo n’est pas celle du vulcain, mais je te tenais à ma petite rime ! 

 

SAM_9297.JPG

 

LA CHANSON DU RUISSEAU

 

 

Coule, coule, petit ruisseau,

Entre les herbes sauvages et les bouleaux !

Ton eau n’est jamais la même

Mais tu es toujours le ruisseau que j’aime !

 

Chante, chante, joli ruisseau !

Ta chanson fait rire les oiseaux

Quand tu glisses sur les pierres

Qui brillent sous ton eau claire !

 

D’où viens-tu, petit ru ? Je t’ai vu sortir de terre

Mais ton voyage reste un grand mystère.

Tu ressembles au collier infini de la Vie

Qui coule dans tous les êtres et demeure la Vie.

 

 

                                                            Blanche
DREVET

 

SAM_9298.JPG

 

Fin de semaine,

Ne plus penser à son travail, à ses peines,

Rassembler son énergie, rajeunir sa tête.

 

Elles sont parties et arrivées là, à l’Accueil

Dans un univers où le temps lentement s’effeuille.

Mais elles ont mis leurs habits de fête

Car elles veulent être belles.

Les plus jeunes rectifient leur maquillage,

Les plus âgées dessinent sur leur visage

Un sourire pour effacer quelques ridelles.

Toutes rechargent une clef avec quelques euros

Qui leur permettra d’offrir boissons et gâteaux

A un fils, un petit-fils, un père,

Un mari, un amant, un frère,

Un être cher qui a fait naufrage,

Un être coupable envers la société

Qui attend de retrouver un rivage

Où il rêve sa liberté.

Il y a aussi quelques hommes, frères,

Amis, pères, grand-pères,

Mais elles sont souvent seules avec leur courage

Et la force de vivre qu’elles doivent donner

Après des heures et des heures de voyage.

Il y a toujours des enfants

Qui doivent attendre sagement

Sans courir et pousser des cris.

Et souvent des bébés qu’il faut empêcher de pleurer.

La première attente commence sous le soleil ou la pluie

Avec une pièce d’identité et un sac rempli

De vêtements, revues, articles de toilettes non interdits.

La lourde porte jaune s’ouvre à chaque appel émis

 Puis se referme après chaque passage.

Une deuxième attente ressemble à la vérification des bagages

Dans un aéroport avant de s’envoler vers les nuages,

Mais il faut descendre un escalier en ciment

Comme pour prendre un métro absent

Puis longer un grillage

Pour une troisième attente plein d’espoir,

Celle de l’ouverture de la porte du parloir.

Quand cette porte s’ouvre enfin dans le silence,

Un gardien donne à chaque nom un numéro,

Celui d’un boxe où il y a une table et trois chaises.

On peut y converser à l’aise

Mais les cloisons de s’élèvent pas très haut.

Cela n’a pas d’importance

Parce que, lorsqu’il arrive, il n’y a que lui, que son visage,

Il n’y a plus que deux cœurs qui parlent le même langage

Malgré le bruit des autres, malgré les pas des gardiens

Et les enfants qui courent et s’amusent bien.

Seulement, il n’y a pas assez d’heures

Pour dire toutes les douleurs et tous les bonheurs,

Tout se passe trop vite à dire des phrases banales,

Les gardiens donnent le  signal,

Les murs se referment autour des prisonniers

Et une autre longue attente commence pendant qu’ils sont fouillés.

 

Puis elles doivent sortir de la prison,

Repartir vers le même horizon

Où recommence une nouvelle semaine

Jusqu’à d’autres fins de semaines …

 

 

                                                      
               
Blanche Drevet

 

Poème dédié à une amie que j’ai accompagnée plusieurs fois dans un centre de détention.

 

 

LES CHEMINS DE L’AUBRAC

 

L’Aubrac,

Rien dans le dos qu’un sac

Pour un pull, la cape de pluie et le pique-nique !

Pourquoi courir si loin

Vers Compostelle

Quand ce plateau magique

Qui  ondule sans fin

Vous conduit vers le ciel,

Vers l’immense espace

Où tourne un seul rapace ?

 

SAM 8782

 

Tous ses chemins

S’accrochent à des nuages paisibles

Où l’on a envie de se poser

Allongés sur de blancs coussins !

 

SAM 8856

 

L’Aubrac ! C’est mieux qu’une Bible

Pour méditer et s’élever

Dans le cœur de la Nature !

Mais ce n’est pas un livre d’aventure :

 

Ses pages nous apprennent seulement

A marcher avec lenteur

Sans craindre les ombres

Et l’avancée du temps,

 

A nous pencher sur la beauté des fleurs

Où se cachent la clef des nombres

Et de minuscules et étranges insectes,

 

SAM 8803

        

SAM 8810

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A caresser le granit

De ses vieux murs de pierres sèches

Comme pour exécuter un rite

Dont l’origine s’est perdue par-delà l’horizon

Quand ont disparu les moutons.

 

SAM 8823

 

Peut-on interroger la muette mémoire

Des puissants taureaux

Dont la conscience garde les fils de l’Histoire ?

Ou celle des vaches dont les cornes gracieuses

                           
Coiffent deux beaux yeux noirs en  amande ?

 

SAM 8816

 

Peut-être que la symphonie joyeuse

Des cascades qui descendent

Le long des roches basaltiques,

Claironnant sur les tuyaux

Des grandes orgues géométriques,

Pourrait nous raconter les légendes des volcans ?

 

 

AUBRAC cascade T1

 AUBRAC cascade T2

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

Mais le présent est là dans la lumière

Qui perce la brume au-dessus des tourbières

Et sur les toits d’ardoise qui brillent comme de l’argent ;

 

 

 

 

SAM 8846

 

 

La belle église romane, du haut de son modeste clocher,

Nous annonce l’arrivée.

L’envie prend d’y rentrer avec confiance

Pour y goûter le silence

Comme l’eau vénérée

D’une source sacrée.

 

SAM 8843

 

Il est un peu loin

Ce saint Jacques

Qui attire tant de pèlerins !

Pourquoi ne pas rester à l’écoute des mystères

Sur les chemins solitaires

De l’Aubrac ?

 

                                                           
Blanche DREVET

 

 

 

Peut-être Joëlle Colomar m’en voudra-t-elle d’avoir capturé cette photo intitulée «  couleurs estivales » en me
promenant sur son blog  http://joelle.colomar.over-blog.com
j’ai été ravie de contempler toutes ses photos qui sont, en images, de délicieux poèmes. Lorsque j’ai vu celle-ci, j’ai été émerveillée car j’y ai vu le miracle de l’eau.

J’ai donc choisi cette belle photo de Joëlle Colomar pour vous souhaiter un très bel été et faire une pause
estivale !  AMITIES

Blanche

 

JOELLE-COLOMAR.jpg

 

 

LE MIRACLE DE  L’EAU

 

 

 

Le miracle de l’eau,

C’est la disparition pour nos yeux

De la forme que dessine notre raison

Pour ne laisser fleurir que les vibrations

Des couleurs au fil des saisons.

C’est le même miracle de l’émotion

Qu’accomplit le peintre heureux

De faire miroiter ses couleurs

Sur un tableau,

Ou le poète qui suit la voie de son cœur !

 

                                                           
Blanche Drevet

 

 

Bienvenue

loin de l'agitation
des fourmilières humaines.

Merci d'être venu(e) et de m'avoir laissé une pensée car vos pensées sont pour moi une richesse.

Blanche

Archives

Philosophie

VAN GOGH une branche d'amandier en fleurs

 

" Il est bon d'aimer autant que l'on peut car c'est là que gît la vraie force ."

Vincent VAN GOGH

 

SOURCE-BLEUE.jpg

 

" La tendresse est plus forte que la dureté, l'eau est plus forte que le rocher, l'amour est plus fort que la violence "

Hermann HESSE, écrivain suisse 1877-1962

victor hugo

DIEU n'a qu'un nom AMOUR et n'a qu'un front LUMIÈRE

Quand on aime, tout devient lumineux

Victor HUGO

Beethoven-non-daté

 

Le véritable artiste n'a pas d'orgueil...Tandis que d'autres, peut-être, l'admirent, il déplore de n'être pas encore arrivé là-bas où un génie meilleur brille pour lui comme un soleil lointain. Je ne reconnais en aucun homme d'autre signe de supériorité que la BONTÉ. Là où je la trouve, là est mon foyer.

Ludwig van BEETHOVEN

cité par François Cheng dans son livre " cinq méditations sur la beauté "

 

françois Cheng

La bonté est garante de la qualité de la beauté.

La beauté irradie la bonté et la rend désirable.

François CHENG  "cinq méditations sur la beauté"

 

 

Paroles Amérindiennes

plume.jpg

 

"choisis bien tes mots car ce sont eux qui créent le monde qui t'entoure "

paroles des NAVAJOS

 

"Quand le dernier arbre
Aura été abattu
Quand la dernière rivière
Aura été empoisonnée
Quand le dernier poisson
Aura été pêché
alors on saura que
L'argent ne se mange pas"

Go Khla Yeh

 

"Avant de juger une personne, marche pendant trois lunes dans ses mocassins."

proverbe amérindien

Science et Littérature

« La plus belle et la plus profonde émotion que nous puissions expérimenter est la sensation mystique. C’est la semence de toute science véritable. Celui à qui cette émotion est étrangère, qui n’a plus la possibilité de s’étonner et d’être frappé de respect, celui-là est comme s’il était mort .Savoir que ce qui nous est impénétrable existe réellement et se manifeste à travers la plus haute sagesse, la plus rayonnante beauté, sagesse et beauté que nos facultés peuvent comprendre seulement dans leur forme la plus primitive, cette connaissance, ce sentiment est au centre de la vraie religion. »

ALBERT EINSTEIN

 

GEORGE-SAND-copie-1.gif

 

J’ai passé bien des heures de ma vie à regarder pousser l’herbe ou à contempler la sérénité des grosses pierres au clair de lune. Je m’identifiais tellement au mode d’existence de ces choses tranquilles, prétendues inertes, que j’arrivais à participer à leur calme béatitude.

George Sand

Retour vers mon premier blog :

Rejoignez-moi …

apln-blog sur le blog le regard du silence

annuaire pour les nuls sur le blog le regard du silence