BLEU
CHICOREE
Quand le bleu infini du ciel
Semble parti en voyage
Dans le long train des gris nuages
Elle se penche sur une fleur de chicorée sauvage
En robe d’azur éternel
Et pur comme le manteau d’un roi mage.
Elle rêve et devient araignée minuscule
Elle déambule
Sur les reflets violets
De la soie bleue de la chicorée
Elle glisse
Puis tourne avec délice
Et tombe dans une forêt de hautes étamines
Minces et soyeuses
Là, elle s’arrête le cœur battant
Au plus profond de la forêt où elle chemine
S’ouvre lentement
Une porte mystérieuse
Derrière laquelle coule la lumière
Du ciel d’un monde à l’envers.
Blanche Drevet
SOLSTICE DE
JUIN
Les pétales rouges des coquelicots
flottent sur un océan de blé vert d’eau.
Le soleil vient de se coucher
dans un immense ciel jaune orangé.
Glissant le long d’un champ de blé doré
à barbe blonde,
l’image de la lune ronde
a plongé dans l’étang de Val-Profonde.
Des vagues d’air chaud parfumé de foin
roulent sur la route de ce soir de juin
et se heurtent à la fraîcheur des grands arbres noirs
qui gardent les secrets de la forêt mystérieuse
mais laissent passer les rayons d’ivoire
de l’énorme lune ronde et heureuse.
Blanche Drevet
Ce petit tableau a pour nom GEO,
GEO, terre des grecs, fille du dieu égyptien GEB qui avait pour épouse la déesse du ciel NOUT.
C’est en ce mois de juin où les végétaux s’épanouissent, un MERCI de tout mon cœur avec des couleurs à notre MERE-NATURE qui nous nourrit et que beaucoup trop d’humains oublient et ne respectent plus.
Pour les mots, je préfère laisser la parole aux grands sages indiens d’Amérique du Nord :
« La terre et moi, nous venons d’un même esprit. La mesure de la terre et la mesure de nos corps sont
pareilles. »
Nez Percé
« Naître hommes sur cette terre est une mission sacrée. C’est une mission sacrée qui nous a été confiée car ce don que nous
avons reçu dépasse les dons offerts au monde végétal, aux poissons, aux forêts, aux oiseaux et à toutes les autres choses vivant sur cette terre.
Nous sommes capables de prendre soin d’elles. »
Onondaga
« Il savait que le cœur de l’homme, lorsqu’il se détourne de la nature, durcit. »
Ours Debout
Les parfums de juin
J’aime au mois de juin
L’odeur du foin,
Parfum des âmes végétales
De tous les brins d’herbe
Et de toutes les fleurs
Couchés dans les champs
Que je respire en pédalant
Dans l’air frais matinal.
J’aime à la fin
Du mois de juin
La chaleur
Des moissons
Où palpite mon cœur
A l’unisson
De la grande valse des insectes
Qui fêtent la saison
De leur amour pour les fleurs.
Et sur tous les chemins de juin,
J’aime les bains
De fraîcheur aux senteurs sucrées
De la clématite- vigne-blanche
Se balançant de branche en branche
A l’orée de la forêt
Gardienne, l’été,
Des secrets de l’ombre
Blanche Drevet
Toutes les mères,
Tout au long de ce dimanche de mai,
J’ai confié à la Vierge-Mère,
Vénérée par tous les humains de tous les temps
Et de tous les continents,
Toutes les mères de la terre.
Toutes les mères qui ont souffert,
Seules ou entourées, à la naissance du petit être
Qu’elles ont serré dans leurs bras.
Toutes les mères adoptives pleines d’affection
Qui vivent dans l’appréhension de perdre leur enfant
D’un autre sang.
Toutes les mères qui se penchent à l’hôpital
Sur leur enfant malade.
Toutes les mères d’un enfant paralysé ou handicapé mental
Qui, chaque jour, le soignent avec courage et guettent avec espoir
Le signe d’un progrès.
Toutes les mères solitaires qui travaillent durement pour l’avenir
De leurs enfants.
Toutes les mères des jeunes sans emploi
Qui, souvent, les maltraitent.
Toutes les mères injuriées et battues
Qui protègent avec endurance leurs enfants de la violence.
Toutes les mères qui, en fin de semaine, vont visiter leur fils
Ou leur fille en prison.
Toutes les mères qui ont connu la grande douleur de perdre
Un ou plusieurs enfants.
Toutes les mères qui regrettent leurs fautes passées
Et attendent la compréhension de leurs enfants.
Toutes les mères qui n’attendent plus ni appel, ni lettre,
Ni visite de leurs enfants.
Toutes les mères rejetées par la société qui vivent en prison
Ou sur le trottoir.
Toutes les mères affamées, qui, impuissantes,
Regardent mourir leur enfant.
Toutes les mères qui ont vendu leur enfant
Parce qu’elles ne pouvaient plus le nourrir.
Toutes les mères d’homme-soldat, de femme-soldat
Et d’enfant-soldat.
Toutes les mères qui connaissent la peur et la torture
Là ou règne la dictature.
Et, bien sûr, parce que cela est un beau moment,
Toutes les mères heureuses qui regardent avec tendresse
Les dessins de leurs petits ou les cadeaux de leurs grands enfants
Avec ce si doux « Bonne Fête Maman » !
Blanche Drevet