J’ai redécouvert il y a quelques jours les pensées de mon premier grand maître qui peignait les étoiles. Je l’avais délaissé depuis plusieurs années . Ce matin, le petit livre regroupant les
lettres à son frère Théo ,que j’ai lues et relues, s’est ouvert sur un passage que j’aime beaucoup et dont je vous fais part :
» La vie est-elle tout entière visible pour nous, ou bien n’en connaissons-nous avant la mort qu’un hémisphère ?
Les peintres( pour ne parler que d’eux) étant morts et enterrés, parlent à une génération suivante ou à plusieurs générations suivantes par leurs
oeuvres . Est-ce là tout ou y a-t-il même encore plus ? Dans la vie du peintre peut-être la mort n’est pas ce qu’il y aurait de plus difficile. Moi je déclare ne pas en savoir quoique ce soit,
mais toujours la vue des étoiles me fait rêver, aussi simplement que me donnent à rêver les points noirs représentant sur la carte géographique villes et villages. Pourquoi, me dis-je, les points
lumineux du firmament nous seraient-ils moins accessibles que les points noirs sur la carte de France ? Si nous prenons le train pour nous rendre à Tarascon ou à Rouen, nous prenons la mort pour
aller dans une étoile. Ce qui est certainement vrai dans ce raisonnement, c’est qu’étant en vie, nous ne pouvons pas nous rendre dans une étoile, pas plus qu’étant mort, nous puissions prendre le
train. Enfin il ne me semble pas impossible que le choléra, la gravelle, la phtisie, le cancer, soient des moyens de locomotion céleste, comme les bateaux à vapeur, les omnibus et le chemin de
fer en soient de terrestres. Mourir tranquillement de vieillesse serait y aller à pied . »
VINCENT VAN GOGH
VAN GOGH Lettres à son frère Théo editions Grasset
Je tiens à dire merci à Régine,
notre amie réunionnaise qui travaille à la DRAC. Nous lui devons un merveilleux séjour sur son île.
La Réunion est un cailloux volcanique qui culmine à plus de3000 mètres.
.Pour aimer la Réunion , il faut se tourner vers la montagne où la végétation est luxuriante .
Route vers le cirque de Salazie
Bordure de route vers la forêt de Bélouve
Promenade en forêt :
On peut voir aussi bien des fougères arborescentes qu’une vache en liberté avec son petit veau .
Les ravines sont à sec en avril, mais en période de pluie,elles deviennent des torrents furieux et les petites routes de montagne sont très dangereuses. Les dangers expliquent les petites
niches rouges fleuries que l’on voit au bord des routes et qui sont dédiées à Saint Expédit.
Il y a aussi quelques niches blanches dédiées à la Vierge
Marie, mais les plus nombreuses sont les niches rouges fleuries pour Saint Expédit considéré comme plus efficace et qui fait sans doute l’unanimité.
Si vous avez soif en cours de route , il y a toujours une bière délicieuse qui vous attend car la dodo, elle est toujours là.
On peut aussi se rafraîchir près des cascades qui sont nombreuses.
Cette photo n’est qu’une partie de la cascade Langevin qui est superbe .
Je termine ce petit coup d’oeil sur un temple hindou à Sainte-Marie et une fête hindoue en avril .
Je ne peux pas tout dire aujourd’hui sur la beauté de cette île. Il faut beaucoup grimper pour voir le fonds des cirques volcaniques ou alors, il faut prendre l’hélicoptère : c’est impressionnant
!
Je termine quand même sur une vue du ciel au-dessus du cirque de Mafate qui est impressionnant .
La neige a fondu et a laissé la place à la pluie et à la grisaille . Alors je pense à la belle île de la Réunion qui, très loin dans l’hémisphère sud, se pare de la beauté des fleurs rouges du
flamboyant . Je ne l’ai pas vue en début d’année, mais je l’ai vue en avril et elle était tout aussi belle .
POEME- REUNION D’UNE ZOREILLE
A la REUNION
Il y a un volcan
Et tout autour l’infini océan
Sans une île, sans bateau à l’horizon.
Nos plantes en pots à la REUNION
Sont des arbres ou des buissons.
La végétation y est un peu folle
Mais on entend parler la douce langue créole ;
Il y a des fleurs dans les jardins
Et au bord des chemins
Même quand ce n’est pas la saison.
A la REUNION
Il y a les magasins Champion
Et les cars jaunes qui montent courageusement
Dans les tournants
Jusqu’à la dernière maison.
Il y a plein de petits restaurants
Où l’on mange joyeusement
Du poulet à l’ananas
Du rougail saucisses et des samoussas
Du rougail poisson
Et de délicieux bouchons.
A la REUNION
Il y a comme partout
Des violents, des jaloux
Et des envieux
Mais il y a encore beaucoup
De gens pieux
Qui vénèrent Shiva,
Jésus ou Allah
Et qui fleurissent près des ravines au bord des routes
Saint Expédit dans des niches rouges
Ou la Vierge Marie dans des niches blanches
Et quand vient dimanche
Toutes les familles partent pique-niquer
A l’ombre des banians ou des palmiers.
Sur les routes, il y a des bouchons
Mais pas un bruit de klaxon.
Quand la nuit tombe à la REUNION
Après le coucher de soleil éphémère
Sur la mer
On ne voit plus les champs de canne à sucre
Mais dans le ciel la croix du sud
Et les trois perles d’Orion
Qui brillent à l’horizontale
Démarre alors la joyeuse chorale
Des grillons
A la REUNION il y a la lune
A l’envers
Il y a des peaux claires,
Des peaux noires ou brunes
Et des yeux bridés
Mais il y a partout le sourire et l’amabilité,
Des cases multicolores
Des chouchous et des badamiers.
A la REUNION souffle encore
Un vent de sérénité et d’amour
Et si ce n’est pas pour toujours,
Toujours il y aura
Le rhum et la dodo-léla,
Le cardinal, le paille-en-queue
Et des gens heureux,
Un volcan
Et la mer.
Blanche DREVET
Les touristes sont appelés zoreilles à la Réunion
J’ai photographié le coucher de soleil à Saint-André ; il
faut se dépècher car il ne dure que quelques minutes avant que la nuit tombe vers 18 heures 30
Le temps est humide et maussade, mais j’ai retrouvé un petit poème écrit avant que je prenne ma retraite : je l’offre à ceux et celles qui travaillent et aussi, bien sûr, à tous les autres
!
Je parie
Que le ciel est gris
Ce matin !
PARI GAGNE !
C’est bien
De pouvoir rester au lit
Un samedi
Dans le parfum
D’un petit café !
Mon nid
Au paradis,
C’est mon sourire
Et ton sourire
Pleins de soleil,
C’est mon oreille
Contre la peau
De ton corps chaud
Pour écouter ton cœur,
C’est un instant
De café brûlant,
Un instant de bonheur
Dans notre lit
Sans heures
Quand le ciel est gris.
Blanche Drevet
Je vous souhaite un bon samedi avec une bonne grasse matinée et aussi un bon dimanche !
photo prise sur le Net
CONTE BLEU et OR
Il avait choisi ce rectangle
d’or
Où s’était écoulée
translucide
L’eau bleue du royaume des
glaces.
Il s’y reposait depuis de longues
aurores
Sans laisser de traces à la
surface
De ce ciel de pureté
liquide.
Mais un soir, son sommeil fut
déchiré
Par trois voix humaines aux notes
aigües.
Elles provenaient de trois baigneuses
nues
Qui, s’étant déshabillées,
regardaient
D’un œil gourmand l’eau
azurée
De cette piscine
inattendue.
Réveillé, il sortit sans bruit de son
lit de lumière
Mais, avant de déployer ses ailes
étincelantes
Son œil de saphir transperça les trois
commères
Qui se turent. Elles sentirent une paix
inquiétante
Alourdir leurs jambes, leurs corps
s’enliser dans la pierre
Rendant muette leur éternité
souffrante.
Elles n’eurent pas le temps de voir
s’envoler
Celui qui les avait
immortalisées
Avant de retourner dans le pays où les
flocons
De neige moutonnent le relief, étouffent
les sons,
Epousent les branches, les brindilles et
dansent
Devant les yeux des loups
argentés,
Gardiens farouches de la secrète
entrée
Du royaume des glaces
bleues.
Celui dont le nom
lumineux
Est Silence.
Blanche DREVET
peti conte que m’a
inspiré un collage réalisé il y a de nombreuses années et retrouvé par hasard …