LES ROSES
Le lierre pleure en lianes désolées
Le long du vieux mur
Qui étreint encore le portail rouillé.
De l’autre côté,
Les herbes folles de l’allée
Courent sur le gravier
Grimpent au bord des
fissures
Du
grand escalier,
Passent sous la porte de chêne gondolée
De la vieille maison aux volets
fanés.
Elles glissent sur le poussiéreux parquet
Du rez- de- chaussée obscur,
Cherchent dans le salon, dans la salle à manger
Puis s’arrêtent derrière un fauteuil bleu aux franges dorées.
Elles montent dans son dos défraîchi,
S’accrochent à la laine du châle fleuri,
Aux lourds cheveux
gris
Et tissent autour de la tête vieillie
L’étrange couronne de la
vie.
Elle est là, sans bouger.
Son regard clair aux reflets violets
Sourit aux roses blanches et aux roses trémières
Du
beau jardin de son passé.
Elle attend avec sérénité
L’heure où ses paupières
Vont se baisser pour l’éternité.
Elle sait qu’elle verra dans la grande lumière
S’épanouir toutes les roses de l’éternel jour
Du jardin de l’Amour.
Blanche
DREVET
Ma troisiéme idée trouvée dans les paroles des sages indiens d’Amérique du Nord (3) :
LES BIENFAITS de la SOLITUDE et du SILENCE
KHALIL GIBRAN écrivain libanais ayant vécu à Paris au XX siècle
Le
Prophète
Alors un lettré dit « parlez nous de la Parole » et il
répondit :
« Vous parlez
lorsque vous cessez d’être en paix avec vos pensées ; Et lorsque vous ne pouvez rester davantage dans la solitude de votre cœur, vous vivez dans vos lèvres et le son est un divertissement et un
passe-temps ; et dans une large part de vos discours, la pensée est à moitié assassinée. Car la pensée est un oiseau de l’espace qui, dans une cage de mots, peut ouvrir ses ailes mais ne peut
voler. »
« Il en est parmi vous qui cherchent les bavards de peur d’être
seuls. Le silence de la solitude révèle à leurs yeux leur moi dans sa nudité et ils voudraient s’enfuir. Et il en est qui parlent et sans savoir révèlent une vérité qu’ils ne comprennent pas
eux-mêmes. Et il en est qui ont la vérité en eux-mêmes et ne l’expriment pas en paroles. Dans le sein de ceux-ci, l’esprit
demeure dans le rythme du silence. »
ODILON REDON,
peintre français (1840-1916)
Les yeux clos
VICTOR
HUGO
Aux
arbres
« Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands
bois
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui
m’aime. »
VINCENT VAN
GOGH
Paysage d’automne
Ma troisième idée trouvée dans les paroles des sages indiens d’Amérique du Nord illustrées par les poètes, écrivains et peintres de notre
civilisation(2) :
Les BIENFAITS de la SOLITUDE et du SILENCE
VINCENT VAN GOGH,
La
chaise
RAINER MARIA
RILKE, poète autrichien né à Prague (1875-1926) et ayant séjourné longtemps à Paris où il fut secrétaire de Rodin.
Lettres à un jeune poète
Tout ce qui un jour sera peut-être possible à
nombre d’hommes, le solitaire peut dès à présent le préparer et l’édifier de ses mains qui se trompent moins. Aussi, cher Monsieur, aimez votre solitude et supportez la douleur qu’elle vous cause
en faisant bellement chanter vos plaintes.
Car vos proches sont lointains, dites vous,
preuve qu’autour de vous l’espace s’agrandit. Et si ce qui vous est proche est lointain, c’est que votre espace immense touche déjà les étoiles.
Seul l’homme de solitude est comme une chose
soumise aux lois profondes et quand l’un de ces hommes s’en va dans un jour qui se lève ou contemple le soir chargé d’accomplissements et qu’il sent ce qui se réalise là, il se dépouille alors,
tel un mort, de toute condition, bien qu’il soit au cœur de la vie.
MARC CHAGALL, peintre russe (1887-1985) ayant vécu aux Etats-Unis et en France
Le poète allongé
Notre civilisation occidentale avide de richesses matérielles a fait disparaître les civilisations qui respectaient la
vie et qui vivaient en harmonie avec la nature, en autres : la civilisation celtique et la civilisation amérindienne, mais le savoir pourtant oral de ces civilisations ne s’est pas éteint et
s’est transmis jusqu’à nos jours. Des druides vivent toujours en Europe et les paroles des grands sages indiens d’Amérique du Nord ont été écrites, publiées et sont parvenues jusqu’à nous. En les
lisant, j’y ai trouvé 6 idées (unité, élévation, silence, beauté, amour, universalité ) que j’ai illustrées par les pensées et les regards de 6
grands écrivains et 6 grands peintres de notre civilisation. Il y a toujours eu des êtres d’exception pour tourner le dos à notre civilisation matérialiste.
Ma troisième idée trouvée dans les paroles des sages indiens d’Amérique du Nord et illustrées par les poètes,écrivains et peintres de notre
civilisation (1) :
Les BIENFAITS de la SOLITUDE et du SILENCE
Quand nous sommes seuls, calmes et dans le calme, nous avons la
possibilité de faire le silence intérieur et de trouver en nous-mêmes l’havre de paix dont nous avons tellement besoin.
Quand nous avons trouvé cette paix, nous sentons que nous ne sommes jamais seuls.
PAROLES INDIENNES
Le silence est l’équilibre absolu du corps, de l’esprit et de l’âme.
L’homme qui préserve son individualité reste toujours calme et inébranlé par les tempêtes de l’existence… Si tu lui demandes « Quels sont les fruits du silence? ». Il répondra
« La maîtrise de soi, le véritable courage ou l’endurance, la patience, la dignité et la vénération. Le silence est le fondement du caractère.
OHIYESA
Nous commencions par apprendre aux enfants à rester calmes et à aimer
leur immobilité. Nous leur apprenions ensuite à utiliser leur odorat, à regarder là où il n’y a prétendument rien à voir et à écouter attentivement le silence apparent. Un enfant qui ne sait pas
rester calme est un enfant à moitié développé.
OURS DEBOUT
Le silence n’existe pas dans vos cités, il n’y a pas de lieu où l’on
peut entendre le murmure des feuilles au printemps ou le bruissement des ailes des insectes.
CHEF
SEATTLE
Il se lève à la pointe du jour, chausse ses mocassins et descend au
bord de l’eau. Là, il s’asperge le visage d’eau claire et fraîche ou il y plonge entièrement… Après le bain, il se tient debout immobile devant l’aube qui s‘avance, face au soleil qui danse sur
l’horizon, avec en offrande sa muette oraison. Un autre le précèdera ou le suivra mais jamais ne l’accompagnera, car chaque âme doit rencontrer le soleil du matin, la douceur de la terre nouvelle
et le Grand Silence seule.
OHIYESA
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La chaleur est toujours là .
Je laisse la parole à mon amie Marie-France qui a bien du mal à la supporter dans sa petite maison . Cette chaleur lui rappelle le drame des oubliés de la canicule de 2003 ,les personnes âgées si
fragiles , les petites vieilles des villes dont parle si bien Baudelaire , les petits vieux dont la silhouette cassée rase les murs ! …Je souhaite très fort avec elle que ce drame ne se
reproduise pas.
LES
OUBLIES
Pourquoi tant d’indifférence ?
Seuls ils s’en sont allés,
Sans famille pour les accompagner,
Sans famille pour les pleurer.
Ils nous ont quittés en silence,
Oubliés de tous,
Des enfants trop éloignés,
Des amis qu’ils n’on plus revus,
Du voisin qui n’a pas su.
Ils sont partis dans la détresse,
Comme ils ont vécu,
Sans bruit, sans gêner.
Car pour certains ça dérange la vieillesse.
Maintenant on parle d’eux
A cause de la canicule.
Trop de nos chers petits vieux
Sont morts dans la solitude.
Ne pouvions nous rien faire
Pour éviter ce drame absurde ?
Marie-France BRISSOT.PLESSY
photo Banque de la photo