La nature était belle sous le soleil ce matin, mais les nuages sont revenus avec la pluie : le doux bruit de la pluie et le chant des oiseaux qui aiment la pluie ! Pour aimer le silence de la
nature fait de tous ces bruits non agressifs , je crois qu’il faut avoir vécu en ville .Mais les villes ont leur charme, surtout de nuit et sous la pluie grâce à la fée éléctricité !
PHRASES DE
JAZZ
Ville dans la nuit
Jazz sous la pluie
Le sable des cymbales balance sur l’essuie-glace
dans la lumière des phares dessine des grimaces
Sur les notes jaunes de Mile Davis
un cri de trompette
s’étire en fumée grise
de cigarette
Dans la nuit
le sable des cymbales balance
en silence
Le long des carreaux blancs de faïence
du couloir
la silhouette noire
de la contrebasse rythme la lourde cadence
du métro
Dans la nuit
glissant sur un piano
des gouttes de pluie
tombent des doigts de géant du nain Petrucciani
Le sable des cymbales balance sur l’essuie-glace
Deux talons claquent et passent
devant une boîte rose de néons blafards
Des doigts maigres grattent une guitare
de jazz
en phrases
de pluie
dans la nuit.
Blanche
DREVET
La nuit dernière
La pleine lune printanière
A pleuré de joie
Et ses larmes ont déposé
Sur l’herbe brillante de rosée
De jolies fleurs de neige.
Le petit de l’Homme
Haut comme trois pommes
Est devenu roi
Dans la lumière du matin
De ce nouveau décor.
Il s’est levé de son siège
Pour se pencher sur ces
pâquerettes
Faîtes pour ses petites mains
Et il a vu mille pièces d’or
Entourées de blanches
collerettes.
Il en a cueilli une
Comme s’il cueillait une fleur de
lune
Et quand son regard
S’est porté sur moi
J’ai vu dans ses yeux noirs
Briller toutes les étoiles.
Blanche
DREVET
Accrochée
Au
sommet
De sa solide
tige,
Comme ses
sœurs,
Elle n’a pas le
vertige.
Elle est
fière
De ses larges
pétales
En forme de
cœur
Jaune ourlé de
rouge
Et ne
bouge
Que sous le
souffle du vent.
Quand une
bourrasque glaciale
La gifle, elle se
penche nerveusement
Essayant de cacher
son intimité.
Mais on peut
voir
Au fond d’un
entonnoir
Une croix aussi
noire
Que le cul
calciné
D’une vieille
pipe !
Aussitôt
l’orgueilleuse tulipe
Se redresse
furieuse et altière
Et s’offre à la
lumière !
Blanche DREVET
Pendant plusieurs jours d’avril, notre soleil
est devenu roi.
Les franches couleurs de l’arc-en-ciel
se sont posées sur les tulipes
et les jouets en plastique.
Une claire petite voix
a bavardé avec le nain du jardin
et réclamé tout doux
de gros calins
à sa mamou.
Devant un tel bonheur
j’ai délaissé l’ordinateur !
Je pense que vous me comprendrez !
La pluie est revenue
avec le joli moi de mai,
mon petit roi a disparu ,
mais son rire résonne toulours dans mes oreilles !
J’ai soufflé sur une chandelle
De pissenlit,
L’enfant aux yeux d’étincelles,
Assis dans la prairie,
Eclata de rire
Et tous les oiseaux s’enfuirent
A tire-d’aile
Dans l’infini bleu du ciel !
Blanche
DREVET
Je
rosanalyse tous les parfums des roses
Je rosemange
toutes les roses
Je rosesouffre des
déchirures que les rosiers m’infligent
Je rosebonbon
parfois des rêves de toi et moi
Je rosefuis et te
rosecherche au crépuscule des rues
Je rosefunambule
au fil des jours
Et je rosevivrai
ainsi jusqu’au jour toujours
Jean DREVET 1948-2007