Après un poème sur la musique, j’ai choisi un poème sur la danse . J’aurais dû faire l’inverse car j’ai toujours pensé que l’art de la danse avait précédé l’art de la musique. Comme le
dit si bien un amérindien:
« Depuis le commencement, les tambours étaient là pour battre la mesure du monde » .
LA DANSE
Depuis le commencement, depuis des temps et des temps,
L’homme marchait.
L’homme marchait
Depuis des milliers d’années,
Marchait en balançant les bras.
Au bout de milliers d’années,
au bout de milliers de pas,
l’homme s’arrêta devant un rocher au
soleil.
Contre la pierre il colla son
oreille
et dit à la femme
« J’entends battre le cœur de la
terre ».
Puis lorsque vint le soir, près de la
flamme,
il lui montra les étoiles qui
scintillaient.
Heureux, ils frappèrent le sol de leurs
pieds
au rythme de la terre
et entendirent palpiter leurs propres
cœurs.
Quand le jour se montra, dès la première
heure,
ils étendirent les bras et ouvrirent les
mains
pour imiter l’oiseau qui vole dans le
matin,
mais ils ne purent voler.
Alors, jour et nuit, ils tournèrent sur eux-mêmes, tournèrent
les mains tendues vers le ciel
étoilé
comme les vagues de la mer
qu’ils avaient vues rouler en
cadence,
rouler jusqu’à la rive.
Et là, dans la musique du vent, au centre de leur
danse,
ils sentirent la joie de vivre
et la présence dans leur cœur
du Dieu créateur du rythme de
l’univers
Blanche DREVET
Je remercie Snow qui m’a prêté sa magnifique photo du danseur Mohawk . Je vous conseille d’aller voir ses belles photos sur son blog Bellegueulede vie, et en particulier celles des amérindiens.
A Mahler,
A la musique
Aux mots-musique
UN
SOIR, MAHLER,
Au cœur
de la cheminée,
les flammes s’enroulent,
se déroulent,
trouent l’obscurité.
Souples et légères,
elles prennent la couleur
de la houle de Mahler
qui m’entraîne dans un grand tourbillon
de clarinettes, hautbois, trompettes, harpes et
violons.
Les sons valsent avec la
lumière
en de folles spirales
sur les coups de
cymbales
et les joyeux
éclairs.
Un vent ivre
rugit dans les cuivres,
éclate
sous les pas lourds
du formidable tambour
s’avançant menaçant,
fantôme incandescent
de Goliath
soulevant des murs sourds
de tempête
qui retombent dans le vide.
Au fond du noir silence de ma
tête,
la flûte claire de
David
chante, danse, se
repose
et dessine d’éphémères
roses.
Car la contrebasse gronde sous les braises
et, vers les cimes d’ardentes falaises,
les ventres des violoncelles
projettent des bouquets d’étincelles
qui s’engouffrent dans le néant.
Illuminant le ciel,
un instant,
ils s’éteignent dans la nuit
me laissant l’infini
Blanche DREVET
HISTOIRE AVEC OU SANS FIN ?
Dans l’Antiquité,
Les humains,
Grecs et romains,
Croyaient de tout leur cœur
Aux génies ailés
Protecteurs
De leurs foyers.
Les chrétiens
Qui, par eux furent martyrisés,
Croyaient aux anges gardiens.
Quand ceux-ci prirent le pouvoir,
Ils traitèrent
Grecs et romains
De païens
Et des moines les massacrèrent.
Ainsi continue l’histoire
Sur terre
Des humains qui se font la guerre
Au nom d’êtres surnaturels
Dont ils n’ont jamais vu une aile.
Pouvons-nous nous réjouir de ce brave Père
Noël
En costume d’esquimau
Qui balaie le ciel
Sur son traîneau
Et fait fuir toutes les ailes
Qui chantent la lumière éternelle ?
Blanche DREVET
génie ailé protecteur du foyer à Pompéï
Burne-Jones XIX s ange jouant du flageolet
Le temps est humide et maussade, mais j’ai retrouvé un petit poème écrit avant que je prenne ma retraite : je l’offre à ceux et celles qui travaillent et aussi, bien sûr, à tous les autres
!
Je parie
Que le ciel est gris
Ce matin !
PARI GAGNE !
C’est bien
De pouvoir rester au lit
Un samedi
Dans le parfum
D’un petit café !
Mon nid
Au paradis,
C’est mon sourire
Et ton sourire
Pleins de soleil,
C’est mon oreille
Contre la peau
De ton corps chaud
Pour écouter ton cœur,
C’est un instant
De café brûlant,
Un instant de bonheur
Dans notre lit
Sans heures
Quand le ciel est gris.
Blanche Drevet
Je vous souhaite un bon samedi avec une bonne grasse matinée et aussi un bon dimanche !
photo prise sur le Net
La neige a fondu et a laissé la place à la pluie et à la grisaille . Alors je pense à la belle île de la Réunion qui, très loin dans l’hémisphère sud, se pare de la beauté des fleurs rouges du
flamboyant . Je ne l’ai pas vue en début d’année, mais je l’ai vue en avril et elle était tout aussi belle .
POEME- REUNION D’UNE ZOREILLE
A la REUNION
Il y a un volcan
Et tout autour l’infini océan
Sans une île, sans bateau à l’horizon.
Nos plantes en pots à la REUNION
Sont des arbres ou des buissons.
La végétation y est un peu folle
Mais on entend parler la douce langue créole ;
Il y a des fleurs dans les jardins
Et au bord des chemins
Même quand ce n’est pas la saison.
A la REUNION
Il y a les magasins Champion
Et les cars jaunes qui montent courageusement
Dans les tournants
Jusqu’à la dernière maison.
Il y a plein de petits restaurants
Où l’on mange joyeusement
Du poulet à l’ananas
Du rougail saucisses et des samoussas
Du rougail poisson
Et de délicieux bouchons.
A la REUNION
Il y a comme partout
Des violents, des jaloux
Et des envieux
Mais il y a encore beaucoup
De gens pieux
Qui vénèrent Shiva,
Jésus ou Allah
Et qui fleurissent près des ravines au bord des routes
Saint Expédit dans des niches rouges
Ou la Vierge Marie dans des niches blanches
Et quand vient dimanche
Toutes les familles partent pique-niquer
A l’ombre des banians ou des palmiers.
Sur les routes, il y a des bouchons
Mais pas un bruit de klaxon.
Quand la nuit tombe à la REUNION
Après le coucher de soleil éphémère
Sur la mer
On ne voit plus les champs de canne à sucre
Mais dans le ciel la croix du sud
Et les trois perles d’Orion
Qui brillent à l’horizontale
Démarre alors la joyeuse chorale
Des grillons
A la REUNION il y a la lune
A l’envers
Il y a des peaux claires,
Des peaux noires ou brunes
Et des yeux bridés
Mais il y a partout le sourire et l’amabilité,
Des cases multicolores
Des chouchous et des badamiers.
A la REUNION souffle encore
Un vent de sérénité et d’amour
Et si ce n’est pas pour toujours,
Toujours il y aura
Le rhum et la dodo-léla,
Le cardinal, le paille-en-queue
Et des gens heureux,
Un volcan
Et la mer.
Blanche DREVET
Les touristes sont appelés zoreilles à la Réunion
J’ai photographié le coucher de soleil à Saint-André ; il
faut se dépècher car il ne dure que quelques minutes avant que la nuit tombe vers 18 heures 30