La belle saison du printemps ne ressuscite pas que les végétaux,
elle réveille aussi la muse endormie du poète !
Je viens partager avec vous un petit texte que m’a inspiré en mars la chanson de mon petit ruisseau,
avant de continuer à publier de beaux poèmes trouvés sur vos blogs.
En versant des seaux d’eau
Les pluies du printemps
M’ont offert le chant
Du petit ruisseau
Resté à sec tout l’hiver.
Je l’ai regardé en marchant
Se faufiler dans la lumière
Poussé par la danse du vent.
Il glissait sur la peau
Des pierres lisses et vernies,
Il se gonflait des notes fleuries
Du joli concert
Des petits passereaux,
Et des vibrations à haute fréquence
Des rayons solaires
Qui le caressaient en silence.
Je me suis arrêtée
Et j’ai fermé les yeux.
Il m’a traversée
Emportant avec lui
Les lourdes poussières
De mon étroite vie.
Plongée dans un vide lumineux,
Libérée de mes colères,
Aveuglée de lumière,
Devenue bulle légère,
J’ai dansé dans les bras du vent
Souriant au chant du printemps.
Le 1er décembre, je suis revenue d’une agréable marche dans ma forêt givrée avec de belles images et l’idée d’un petit poème que voici :
L’hiver
N’a pas respecté le calendrier,
Il était pressé.
Alors, le peintre de l’univers
A rangé ses pinceaux
Et ses couleurs rouge et or
Pour se consacrer à l’écriture
Sous le ciel pur
Balayé par le vent du nord.
Avec ses plumes de génie,
Il a retrouvé les joies de la calligraphie.
Sur l’eau gelée des ruisseaux
Et sur l’écorce noire
Des arbres nus,
Il a tracé des signes d’espoir
Pour tous les êtres perdus
Dans le froid maudit
De la nature endormie.
Ce tableau de mon ami Philippe intitulé « l’aube du loup » m’a rappelé une très belle histoire de Daniel Pennac intitulée » l’œil du loup » que je vous conseille de lire.
Le tableau de Philippe et le souvenir de cette histoire m’ont inspiré un petit poème
« la peur du loup » :
Le brouillard
S’est levé.
L’œil hagard
Du loup
Voit partout
Le danger.
Il a peur,
Peur
Des humains
Qui ont peur de lui
Et ont tué ses petits.
Mais il ira jusqu’au bout
Parce qu’il est loup,
Fier de sa race
Et qu’un loup fait toujours face.
Il sait que la lune brille
Pour lui,
Qu’il retrouvera ceux de sa famille
Encore en vie
Et qu’ils n’auront plus faim.
Deux jours après avoir écrit ce poème, j’ai lu le texte d’un franciscain
et j’ai pensé que cela n’était pas un hasard :
François d’Assise avait un sentiment de sympathie à l’égard du loup. Certains traits du loup se retrouvent dans toute la nature ; la faim vorace, la poursuite incessante, le fait de montrer les crocs ; tout cela est symbolique de ce qui est sauvage et violent en nous tous. Mais François voyait en ce loup plutôt l’animal chassé que le chasseur. Dans les yeux du loup, il lisait la peur, il voyait un regard troublé, une colère et une hostilité chez cet animal qui voulait dévorer tout ce qui était à sa portée afin de venger ses propres blessures et son aliénation. Les loups, après tout, sont comme les hommes. Les craindre, les écarter et les exclure, c’est faire devenir ce que vous avez craint de toute manière qu’ils soient.
François d’Assise a été un grand homme de PAIX à son époque . Il a agit avec amour, confiance et diplomatie et n’a pas cessé d’être un exemple pour tous les humains des siècles suivants qui ont désiré la Paix. Je souhaite qu’il reste une étoile pour ce XXI siècle qui a tant besoin de sa lumière.
Depuis quelques temps
Les animaux préhistoriques
Peuplent les têtes angéliques
De nos enfants.
Mais si je plonge dans mon enfance
Et que je cherche l’animal rêvé
De ce tendre passé
Qui parfume
Tous mes sens,
Je rencontre un animal à plumes
Dont je n’ai jamais touché une plume.
Cet animal n’avait rien de préhistorique
Et voguait dans sa robe de plastique
Sur la mer de mon bain
Et, quelques années plus tard,
Sur une petite mare
De fête foraine avec ses copains
Que j’avais le droit de pêcher
Pour gagner un quelconque jouet.
Je n’ai jamais su pourquoi
Il avait les jours de fête importants,
La fête de Noël ou celle des rois,
La forme d’un sucre collant
Trempé dans de la liqueur ou du café,
Que je me dépêchais d’avaler !
Longtemps après avoir caressé
Plusieurs fois son effigie en bois
De couleurs bizarres,
J’ai eu enfin la joie
De contempler les vraies plumes
De ce merveilleux canard
Qui aime l’eau et les nuages
Et qui vole et qui nage,
Sur lequel je n’ai jamais pu poser la main
Quand il avalait goulument
Mes morceaux de pain
Lancés joyeusement !
PS : le canard qui accompagne madame Col-vert sur l’Yonne n’est pas un jouet !!