Après la pesante noirceur de la ville, je vous emmène respirer très haut au-dessus des montagnes :
VOYAGE EN MONTGOLFIERE
Le majestueux vaisseau à la toile multicolore
S’élève dans l’air frais d’un matin
Entouré de montagnes dont les franges d’or
Dessinent les grands sommets alpins.
Il navigue en douceur sur l’envers de l’océan bleu.
Ses passagers, perdus dans le monde silencieux,
S’immobilisent, muets
Devant la pureté et la beauté
Ruisselante de lumière
Où glisse la montgolfière.
Je frémis de l’ivresse des grands rapaces
Planant avec grâce
Sur le souffle léger de l’harmonie
Et, dans une merveilleuse symétrie,
Je ressens le calme profond de la sérénité,
Celle qui m’envahit
Quand je plonge les yeux fermés
Dans le bleu lumineux de l’infini.
Blanche DREVET
A Fabien qui , en août, a offert à ses parents le plus beau cadeau de leurs vies (après leur petit
fils)
Ces belles photos sont celles de Fabien resté à terre qui a regardé s’envoler ses parents !
Si vous voulez continuer le voyage, vous pouvez cliquer sur mon album photo Montgolfière pour voir le diaporama; il n’y a pas
de photos de l’atterrissage car les passagers sont un peu bousculés !
COULE LA SEINE …
De loin, avec leurs barbes poivre et sel,
On pouvait les prendre pour des dieux grecs
Qui hantent les vieilles bibliothèques.
Mais, de près, à l’odeur pestilentielle,
On se rendait compte un peu tard
Qu’ils n’avaient jamais vu un dollar.
C’étaient, on pensait, de braves clochards
A la silhouette photogénique
Qui prenaient le soleil ou la pluie
A travers les déchirures de leurs pauvres habits,
Au bord de la Seine, sur le quai Notre-Dame.
Il y a longtemps qu’ils lui ont rendu leurs âmes.
Coule la Seine sous les roses de Notre-Dame.
Ils ont laissé la place à des êtres faméliques
Bien plus jeunes dont le regard
Vieilli sort d’un puits noir peuplé de cafards.
Hélas, il y a toujours de nombreux mendiants
Qui ont l’allure encore humaine,
Qui dorment sur des cartons
Et vivent sous les ponts.
On peut, sans beaucoup de
peine,
Casser pour eux une tirelire
Et surtout leur donner un sourire.
Coule la Seine sous les roses de Notre-Dame.
Mais les êtres dont je parle se cachent sous la
terre,
Se recroquevillent et fuient la lumière,
Se glissent dans des trous
Et n’ont pas peur des égouts.
Ils n’ont jamais entendu parler des allocs
Et plus rien ne les choquent.
Ils ne vendent pas de drogues hallucinogènes,
Ils sont les victimes de la monstrueuse pieuvre
urbaine
Aux yeux de béton froids comme des chaînes,
Aux mille tentacules porteurs de gangrène.
Coule la Seine sous les roses de Notre-Dame
Assise bien au chaud dans un brillant café
A la fin d’une après-midi, j’ai regardé la rue
Derrière une vitre qui me protégeait
Et, soudain, j’en ai vu un qui se glissait pieds-nus
Dans la foule indifférente
Dont je faisais partie la minute précédente.
J’en ai vu un aussi sur les Champs-Elysées
Qui vomissait tous les déchets
Que notre société sans pitié
Lui avait fait avaler.
Et j’ai ressenti trois fois la honte.
Honte pour lui qui subissait sa honte,
Honte pour la cruauté de notre société
Et surtout honte pour ma peur et ma pesante lâcheté.
Coule la Seine sous les roses de Notre-Dame
Ils sont nombreux tous ces enfants
Qui n’ont plus que la vie,
Qui n’ont plus que rêves de liberté chérie
Et qui laissent ruisseler leur bave
Sur notre société à la recherche d’esclaves.
Faut-il rêver d’un Zorro ou d’un Robin des Bois
Pour redonner la foi à ces êtres en guenilles et profond
désarroi ?
Ou faut-il qu’ils traversent le ciel
Pour trouver enfin que la vie est belle ?
Coule la Seine sous les roses de Notre-Dame
Qui les attend,
Blanche DREVET
dessin en souvenir d’un homme jeune sans domicile marchant
le long des routes,avec qui j’ai bavardé un moment.
Je lui souhaite de tout coeur,ainsi qu’à tous ceux qui en
cette saison savent qu’ils vont souffrir du froid, de ne pas se
laisser étouffer par les villes monstrueuses.
BROUILLARD
Un dimanche matin
Où m’attendaient tous les chemins,
Un très méchant gnome,
La tête dans le brouillard
Donna un coup de gomme
Sur la rivière et les saules têtards.
Le ciel devint tout gris,
La forêt et le vallon aussi.
Alors mon âme pleine de soleil
Décida d’aller tirer les oreilles
De ce maléfique bonhomme
Qui effaçait toutes les couleurs du bonheur
En jonglant avec ses gommes.
J’ai marché pendant des heures
Sans voir le bout de la queue d’un renard,
Mais, plus j’avançais dans le brouillard,
Plus je distinguais de magnétiques lueurs,
Souriants pétales de fleurs,
Qui m’attiraient vers le cœur
D’un pays enchanteur.
Blanche DREVET
C’est la fin du mois d’août et beaucoup de vacanciers ont déjà repris le travail .J’ai la chance de ne plus travailler et de pouvoir aller respirer l’air de la
Manche quelques jours sur les plages du Cotentin. Ce n’est qu’une PETITE PAUSE et je ne vous oublierai pas. Je vous offre avant de partir un petit poème d’il y a plusieurs années qui sent bon les
vacances en Normandie !
DIABOLO ROUGE
La mer s’est retirée lentement.
Elle n’est plus qu’un trait turquoise
traînant un miroir blanc
sous un ciel gris ardoise.
Des nuages s’y reflètent
parmi les algues roses et vertes.
Au loin, à l’abri des dunes
couleur de lune,
mes deux hommes sont allongés,
heureux, les yeux fermés.
Rien ne bouge.
D’un coup sec, je lance mon diabolo rouge
très haut.
Mes pieds glissent avec plaisir
dans le sable chaud.
Je suis un peu ivre
au centre de cet espace immense et libre.
J’entends les rires
d’êtres invisibles
comme la joie de l’instant
brillant
suspendue à la cible
de mon petit diabolo
très haut.
Blanche
DREVET
Petit poème dédié à Snow qui m’a gentillement prêté une belle photo de la lune ronde qui va nous sourire à toutes les deux cette nuit , même si ce n’est pas à la
même heure ! et à vous aussi bien sûr !
O lune devenue
lampadaire
Pour les habitants des
cités de pierre !
Apparente
prisonnière
Des câbles d’une gare
ferroviaire,
Ne reflète pas ton image
solitaire
Sur les rails de fer
lourds et polis !
O lune ma douce
amie
A l’âme pleine de
mystères,
Je sais que tu es bien
trop fière
De cette lumière
infinie
Qui caresse notre boule
de terre
Quand tu es ronde la nuit
!
Blanche
DREVET