MATIN DE JUILLET AU JARDIN
C’est l’heure où les hirondelles papotent
sur le fil en attendant
le lever du soleil.
C’est l’heure où avant leur réveil
les fleurs sirotent
la rosée de la nuit.
C’est l’heure où monsieur et
madame Merle
accompagnés de la Bergeronnette
sautillent dans l’herbe humide
à la recherche d’un déjeuner.
C’est l’heure où, sorti de la forêt, monsieur Pic Vert
vient dénicher un ver de terre.
C’est l’heure où maman hérisson
fait le tour de la maison
en ramenant des provisions.
C’est l’heure où tenant mon verre brûlant de café
je gonfle mes poumons de l’air frais
du matin d’un nouveau jour
et je souris
à mes roses de velours.
Blanche DREVET
l’été est bien là, mais le soleil ne brille pas pour tous de la même façon .
Je dédie ce petit poème à tous les citadins qui rêvent d’un ailleurs plein d’air pur ensoleillé et qui regardent les autres partir !
FEU
ROUGE
Elle habite au feu rouge
Une petite maison rouge
Avec des volets verts
Quand le feu est vert.
Elle s’assoit sur un banc
Les yeux grands ouverts
Un chien aux yeux doux
Sur ses genoux.
Leurs yeux ont la couleur
Des moteurs
Qui s’arrêtent au feu rouge
Devant leur maison rouge.
Elle voyage
Avec ceux qui voyagent
Et la regardent assise
Sur son banc vert
Près du feu vert.
Blanche DREVET
SOUVENIR D’UNE MARCHE DANS LE MORVAN
J’ai vu sur la peau calme
d’un étang lumineux
Le léger ballet des
libellules bleues
Et les fragiles corolles
des blancs nénuphars.
J’ai vu de vieux charmes
aux formes bizarres
Debout sur leurs
puissantes racines.
Ils rêvent depuis mille
nuits divines
De longues marches au
clair de lune.
Ils rêvent d’enjamber les
pierres brunes
Dressées par d’ancêtres
farouches,
Rois
légendaires
Des chênes
solitaires.
J’ai vu leurs
monstrueuses souches
Sculptées en grandes et
royales stalles
Au bord du chemin peuplé
de digitales.
J’avançais dans le temps
passé, ivre de chèvrefeuille
Sous l’œil moqueur d’un
petit écureuil.
J’ai vu le crapaud se
baigner dans l’eau rousse
Du ruisseau qui file sous
la mousse
Et disparaît sous les
racines dorées
Des vieux charmes en
route pour l’éternité.
Blanche DREVET
Avec un ciel aussi radieux, je n’ai eu qu’une envie aujourd’hui
:
prendre mon vélo et pédaler sur les petites routes verdoyantes de ce
mois de juin qui s’annonce ensoleillé!
je n’avais pas la même silhouette que cette jolie demoiselle en
robe jaune mais mon allure sportive avait quand même un point commun avec elle :
le bonheur d’être sur un vélo !
LE VELO sur LA ROUTE du BONHEUR
Quelle merveilleuse invention que le vélo !
Elle n’est jamais la même la route du plateau
où je pédale au rythme de mon cœur.
J’y déguste l’instant, l’instant de bonheur
qui lave mon cerveau.
Je veux avoir la confiance de l’oiseau
et je pense:
Légère est ma conscience
quand je passe devant le jaune éclatant
d’un soleil solitaire
et que je sens couler en moi le sang
des forces de la terre
et des forces de l’eau.
Légère est ma conscience
lorsque je remplis mes yeux
du bleu lumineux
des chicorées de l’été
du rose des centaurées
et des taches rouges des coquelicots.
Légère est ma conscience
le long de la route grise
qui mène au village
quand la douce brise
me lèche le visage
et caresse ma
peau.
Légère est ma conscience
en roulant dans la forêt verte
où je souris
à la flute alerte
et jolie
d’un oiseau.
Légère est ma conscience
quand je respire les parfums enivrants
de l’été
ceux du tilleul et de la reine des prés
du chèvrefeuille blanc
et les senteurs de blé chaud.
Légère est ma conscience
et grande ma joie de l’effort accompli
en haut d’une côte un peu dure
quand je sens mes poumons remplis d’air pur
et mes mollets raidis
et que je sais ce qui est beau.
Puis lorsque mon vélo prend de la vitesse
je comprends la sagesse
des grands arbres balançant
leurs feuillages sous le vent
leurs regards tournés vers le haut.
Blanche DREVET
Joli mois de mai !
Mois des guirlandes parfumées
des jardins
Glycines en mauve satin
glissant légère
le long de serpents à peau de pierre
Avalanche de clématites lourdes
qui s’enroulent tout le jour
sous leurs grandes fleurs de velours
Petites roses rouge sang
grimpant en souriant
le long des vieux murs
tristes de l’hiver
Je les aime mais je préfère
celles de Dame Nature
Les roses églantines
accrochées aux épines
des longues tiges qui se penchent dès l’aurore
offrant dans leurs cœurs d’or
une explosion d’étamines
Le parfum des grappes d’acacia qui plane
au-dessus de ma tête
quand les petites voix sopranes
cachées sous les feuilles me font une grande fête
Puis, au seuil d’un bois de bouleaux et de pins,
à l’heure où l’ombre fragile d’un chevreuil
s’évanouit dans un rayon du matin,
le discret chèvrefeuille
qui embaume l’air
de ses fines mains claires
comme les clochettes du muguet
du joli mois de mai.