En cette chaude journée de fin d’été,
J’ai besoin de me rafraîchir
Dans ma belle forêt éclairée
Par la douce lumière
De ce mois septénaire.
Je m’adosse contre le tronc lisse
D’un hêtre majestueux
Qui s’élance heureux
Vers le ciel
Au-dessus des ors
Des fougères légères
Et des mauves bruyères.
Immobile, je glisse
Vers un passé éternel
A l’école du silence
Du Sage Pythagore.
Dans ce divin silence
Que seuls peuvent chahuter
Les oiseaux et l’aimable zéphyr,
Les forces de la terre
Montent des racines du hêtre géant
A la rencontre des forces solaires
Que captent ses feuilles vertes et dorées.
Les vibrations du hêtre
Doucement me pénètrent
Et je reçois, éblouie,
Ce don merveilleux
D’énergie
Que m’offre l’arbre vivant
Et silencieux.
Johan aime les oiseaux.
Ce sont de petits
Et aussi de grands génies
Qui volent.
Il est heureux
Car il a trouvé sur le sol
Un petit nid.
Il est pour lui
Un bien précieux
Finement tressé
De brindilles, de mousse et de duvet.
Il est très beau
Surtout parce qu’il est tout rond
Comme les bulles de savon
Qui volent elles aussi,
Johan pense à tout ce qui est rond
Les astres qu’il voit dans le ciel,
La lune, les étoiles, le soleil
Et aussi la terre, car on le lui a dit.
Les tomates-cerises,
Ces bonbons-surprises
Qu’il aime croquer,
Les balles, les boules et les ballons
Avec lesquels il aime jouer,
Il pense au cœur jaune et rond
De la fleur entouré de plumes blanches
Comme celles du ventre du beau circaète.
Alors, pour que l’ oiseau
Revienne pondre son petit œuf tout rond,
Johan repose le nid sur une branche
De l’arbre, tout en haut,
Puis, le regard fier,
Il pose sur sa tête
La magnifique parure de chef indien
Qui appartenait à son père.
Avec elle
Et ses grandes plumes multicolores,
il a très envie de s’envoler
Au pays du grand condor.
Il sait qu’il est un humain
Trop lourd pour voler
Mais qu’il peut voyager
Dans le ciel
Avec les ailes de sa pensée.
Ce qu’il ne sait pas encore,
C’est que les tentes des amérindiens
Étaient rondes comme des nids
Et toujours disposées en cercles d’ondes
Parce que tout ce que fait le Pouvoir du Monde
A la forme de cercles de vie.
Il ne sait pas non plus
Que des hommes blancs
Ont massacré les indiens
Pour qui toutes les plumes d’oiseaux
Étaient plus précieuses que l’or
Et que si nous voulons à nouveau
Vivre entre terre et ciel
Leur philosophie simple et belle,
Nous devons retrouver en nous
Ce que Johan n’a pas encore perdu,
Son cœur d’enfant,
Petit nid tout rond, tout doux.
Les rayons solaires
Caressent les gouttes de rosée matinale
Sur les petites fleurs de cristal
Des ombellifères,
Berceaux
Du mariage du feu et de l’eau,
Qui est Vie.
Je contemple, ravie,
Emerveillée, l’idylle
De deux insectes rouges
Sur les fleurs blanches d’une berce-spondyle.
L’été est blanc et rouge.
Nourrie dans les profondeurs
De la forêt mystérieuse,
Une étoile rouge dangereuse
Est dévorée du matin au soir
Par les insectes travailleurs.
En rouge et noir,
Le feu se marrie avec la terre nouvelle.
Mais plus loin, sur le chemin,
Les ailes du vulcain
Sont dans la lumière
Le mariage du feu et de l’air.
Elles sont flammes de l’espoir
Et montrent au pur bleu du ciel
Le rouge, le blanc et le noir.
Que le feu de la Nature réchauffe tous les coeurs qui en ont besoin durant ces mois d’été
Ce matin au réveil,
Une rose brûlée
Par le soleil
M’a laissé un message de paix.
Chaque jour, sur la terre, des cœurs rongés de haine
Envoient dans le monde de la Lumière
Des âmes humaines
Qu’ils croient envoyer en enfer.
Ils laissent derrière eux
Des enfants malheureux,
Des hommes et des femmes blessés
Et torturés dans leurs corps et dans leurs âmes,
Et bien vite oubliés
Par les médias avides d’horreurs
Qui vivent du malheur
Du jour
Et distillent sur les ondes et dans les cœurs
La peur
Qui engendre la violence.
Que cette violence,
Maintenant proche de nous,
N’engendre pas la vengeance
Des cœurs fous
Mais nous réveille de notre indifférence.
Que chaque pensée d’amour et d’amitié,
Que chaque geste d’amour et de bonté,
Qui nous relient à tous les êtres de la terre,
Répandent de plus en plus de lumière
Et fasse reculer l’obscurité
Qui enveloppe notre humanité.
En ce matin de la fête des mères qui est aussi celle de chaque matin, j’offre la plus belle rose de mon jardin à toutes les mères courageuses qui l’ont été et qui le resteront quoiqu’il arrive, ainsi qu’un poème déjà publié en 2011 auquel j’ai ajouté quelques lignes suite à une pensée d’Elo en 2011 et aux violents événements de ces derniers temps.
En ce matin de ce dimanche de mai
Je confie à la Vierge-Mère,
Vénérée par tous les humains de tous les temps
Et de tous les continents,
Toutes les mères de la terre.
Toutes les mères qui ont souffert,
Seules ou entourées, à la naissance du petit être
Qu’elles ont serré dans leurs bras.
Toutes les mères adoptives pleines d’affection
Qui vivent dans l’appréhension de perdre leur enfant
D’un autre sang.
Toutes les mères qui se penchent à l’hôpital
Sur leur enfant malade.
Toutes les mères d’un enfant paralysé ou handicapé mental
Qui, chaque jour, le soignent avec courage et guettent avec espoir
Le signe d’un progrès.
Toutes les mères solitaires qui travaillent durement pour l’avenir
De leurs enfants.
Toutes les mères des jeunes sans emploi
Qui, souvent, les maltraitent.
Toutes les mères injuriées et battues
Qui protègent avec endurance leurs enfants de la violence.
Toutes les mères qui, en fin de semaine, vont visiter leur fils
Ou leur fille en prison.
Toutes les mères qui ont connu la grande douleur de perdre
Un ou plusieurs enfants.
Toutes les mères qui regrettent leurs fautes passées
Et attendent la compréhension de leurs enfants.
Toutes les mères qui n’attendent plus ni appel, ni lettre,
Ni visite de leurs enfants.
Toutes les mères rejetées par la société qui vivent en prison
Ou sur le trottoir.
Toutes les mères affamées, qui, impuissantes,
Regardent mourir leur enfant.
Toutes les mères qui ont vendu leur enfant
Parce qu’elles ne pouvaient plus le nourrir.
Toutes les mères d’homme-soldat, de femme-soldat
Et d’enfant-soldat.
Toutes les mères qui connaissent la peur et la torture
Là ou règne la dictature.
Toutes les femmes qui rêvent d’être mères
Et ne peuvent pas l’être.
Toutes les mères
Des jeunes victimes de notre société
Malade et désespérée
Dont le regard lourd de matière
Et d’argent
Ne se tourne plus vers le ciel
Et le regard de Celle
Qui nous offre son cœur aimant .
Et, bien sûr, parce que cela est un beau moment,
Toutes les mères heureuses qui regardent avec tendresse
Les dessins de leurs petits ou les cadeaux de leurs grands enfants
Avec ce si doux « Bonne Fête Maman » !