Fin septembre, j’ai rendu hommage à la lune juste avant son éclipse. Le spectacle qu’elle m’a offert ainsi qu’ à tous ceux et celles qui ont eu la chance de la voir, fut si beau que mon coeur ne l’a pas encore quittée et lui offre aujourd’hui toute ma reconnaissance.
Je partage avec vous les mots qui me sont venus pour la remercier, accompagnés de modestes photos faites avec mon petit appareil qui m’a laissé qu’un pâle souvenir de sa beauté !
O lune si jolie,
Petite boule solitaire
Qui sourit dans l’immense ciel de nuit,
Tu répands ta blonde lumière
Et ton infinie douceur
Sur notre boule bleue, ta grande sœur !
Ta pure beauté rayonne
Parmi les milliers d’étoiles,
Descend comme la toile fine et soyeuse d’un voile
Sur les êtres vivants de la terre,
Les enveloppe, les caresse,
Et les irradie de joie et d’allégresse.
Ta beauté fragile est pure bonté qui donne
La lumière reçue de l’astre solaire,
Mais ta force soulève les vagues de la mer
Et rythme les mesures de nos vies éphémères.
En cette nuit étrange
Où notre terre ose te cacher le soleil
Ton cœur est celui d’une reine
Qui lui pardonne et oublie sa peine.
Ta parure aux teintes d’orange et de miel
Te rend divinement belle
Pour les montagnes, les lacs et toutes les mers,
Les fleurs, les arbres et tous les végétaux,
Pour les insectes, les mammifères et tous les animaux,
Pour tous les humains, pour les anges
Et pour la Source Créatrice de l’Univers
Et de l’étincelle de vie éternelle.
A l’occasion de cet extraordinaire événement qu’est une éclipse de lune,
je vous offre un petit poème déjà publié il y a plusieurs années, mais accompagné du passage récent de notre belle lune derrière le feuillage de mon jardin.
O lune devenue lampadaire
Pour les habitants des cités de pierre !
Apparente prisonnière
Des câbles d’une gare ferroviaire,
Ne reflète pas ton image solitaire
Sur les rails de fer lourds et polis !
O lune ma douce amie
A l’âme pleine de mystères,
Je sais que tu es bien trop fière
De cette lumière infinie
Qui caresse notre boule de terre
Quand tu es ronde la nuit !
Blanche DREVET
Poème que m’a soufflé le vent en souvenir des écoliers de La Borde à la Gousse,
de leur maître ou maîtresse et de celui qui a fait construire l’école
L’école de La Borde à La Gousse, une belle école d’autrefois
Entre les échelles mortelles
Qui s’élèvent vers le ciel
Et les champs empoisonnés
Monte le chemin de mousse
Qui va de La Grande Vallée
A La Borde à La Gousse.
Je refuse de voir ce calvaire,
Alors je regarde à mes pieds les fleurs rescapées
Qui m’enseignent la volonté d’exister :
La mauve musquée et l’achillée
Ne craignent ni les pesticides ni les barbelés !
Mon esprit se promène avec le vent
Le long des immenses et mornes champs
Où, soudain, fleurissent des tâches rouges de coquelicots
Gonflés de rires joyeux d’autrefois,
Des rires d’enfants libres qui résonnent en moi !
J’entends les voix de petits garçons :
« La camomille, c’est pour les filles ! »
Et celles des petites filles :
« Les liserons, c’est pour les garçons ! »
J’entends claquer tous les petits sabots
De ces écoliers levés de bon matin
Qui gravissent le dur chemin
Qui mène à la belle école
Qu’a fait construire le Baron de la Mine.
Ils sont heureux d’aller étudier
Mais pas très pressés,
Ils volent avec les oiseaux et les feuilles qui s’envolent !
J’aperçois maintenant l’école définitivement fermée
Et mon songe s’évanouit ;
La vie s’est enfuie
Avec les voix cristallines des enfants du passé ;
Il n’y a plus que les échelles des guetteurs
Qui chassent les animaux
Et les tristes végétaux
Muets devant le malheur.
Mais dans la cour de l’école, les tilleuls centenaires
Ont gardé dans leur bois
Toutes les chansons enfantines
Et de temps en temps
Le souffle du vent
Fait revivre la joie d’autrefois.
Qui est le Baron de la Mine ?
Le Baron de la Mine est le Baron Adolphe d’Eichthal, fils de Louis d’Eichthal fondateur de la Banque Louis d’Eichthal à Paris. Né à Nancy en 1805, mort à Paris en 1895, il fut directeur de la Caisse d’Epargne de Paris en 1835, régent de la Banque de France en 1839 et reprit la direction de la Banque fondée par son père.
Il fut entre autres co-fondateur, président et administrateur de plusieurs sociétés de chemin de fer.
Pour plus de détails concernant la biographie de ce banquier qui a certainement financé de nombreux travaux de chemin de fer de son époque dont nous bénéficions encore, je vous conseille d’aller sur wikipédia.
Le Baron d’Eichthal acheta vers 1850 un grand domaine près du village de Dixmont dans l’Yonne , commune qui comprend de nombreux hameaux( La Grande Vallée, La Borde à la Gousse, Les Brûleries, La Mine, La Grande Hâte et bien d’autres) afin d’y faire construire un beau manoir et d’exploiter en grand une mine de lignite. Mais jusqu’à la vente de son domaine en 1911 , le lignite extrait en quantité insuffisante ne put servir qu’à ses besoins mais assez pour alimenter une chaudière à vapeur qui animait plusieurs machines afin d’extraire les eaux souterraines pour l’arrosage du parc, du potager, du verger et le chauffage du manoir. Il reste de cette époque au hameau de la Mine la belle cheminée de cette usine fournissant l’eau potable au manoir. Il reste aussi deux écoles que le Baron fit construire dans deux hameaux de Dixmont, La Borde à la Gousse et les Brûleries, afin de permettre aux enfants qui allaient à l’école à pied de ne pas faire un trop long chemin jusqu’à l’école de Dixmont trop éloignée.
Ces écoles mixtes sont maintenant fermées et celle de la Borde à la Gousse est une belle habitation appelée La Buissonnière !
Poème offert à Sabine qui a écrit dans son livre « Citer la vie » :
» Marcher nous dépouille de tout pour nous revêtir de l’essentiel. «
Je marche dans le silence
Et le silence
Me regarde marcher,
Je marche dans l’existence
Et l’existence
Me regarde marcher,
Je marche dans le chant des oiseaux
Le regard vers le haut
Comme celui des arbres-mages
Qui marchent avec les nuages.
Je marche dans le vent
Je marche sur les chemins
Bordés de fleurs des champs
Et traversés de lapins
Qui regardent sans haine
Ma silhouette humaine.
Je marche dans la joie,
Les poumons gonflés d’air pur
Et des doux parfums de la nature.
Mon cœur rythme mes émois.
Je marche sur la Terre
Qui bien vite efface
Les humbles traces
De mes pas éphémères.
Un jour mes pieds,
Fatigués de marcher,
S’arrêteront
Au seuil du silence
D’avant ma naissance,
Et mes yeux verront
S’envoler légère
La petite étincelle
De mon cœur
Vers le grand ciel
De Lumière
Où fleurit l’éternel bonheur.
Un premier mai pluvieux,
c’est triste pour les humains qui préfèrent le soleil,
mais je suis heureuse pour les oiseaux de la forêt qui aiment chanter sous la pluie !
Le chant de l’oiseau
Tout le long du jour
Chaque oiseau siffle
Avec amour
Les cinq voyelles
Du langage.
Tout le long du jour
Chaque voyelle
Cherche dans le ciel
L’étoile invisible
De l’amour.
Puis la lumière
S’éteint sur la terre,
Le silence revient,
L’oiseau s’endort
Et disparait son plumage.
Alors chaque voyelle
Etincelle
Et pose sa couleur
Sur une des cinq pointes d’or
De son étoile du bonheur,
Une douce musique
Remplit la nuit magique
Et multicolore
Comme les rêves de Pythagore
Et de l’oiseau qui dort.
Blanche Drevet