La nuit brune
S’est effacée devant le ciel bleu
Puis le soleil a salué la pleine lune
Et caressé l’eau
Du petit ruisseau joyeux
Qui serpente dans la forêt endormie.
Les pinsons et les autres oiseaux
L’ont accompagné de leurs chants
Pour annoncer le printemps
Et, de toute leur énergie,
Les mâles ont appelé les femelles
Pour construire leurs nids
En sifflant que la vie
Est belle !
Blanche Drevet
Dans la vie,
Il y a des moments bénis
D’une grande intensité
D’une douce simplicité !
« Laisse-toi faire »
M’a dit en silence
Le seigneur centenaire
Dont les branches s’élancent
Vers l’infini du ciel
Et dont les racines et les radicelles
Cherchent le savoir
Au plus profond de la terre noire.
Alors, je me suis laissé envahir
Par le bleu du ciel
Et suis devenue le bleu du ciel,
J’ai plongé dans les notes claires
Du ruisseau de lumière
Et suis devenue le chant
Du ruisseau joyeux.
J’ai respiré l’air pur
Qui caresse les arbres lumineux
Et suis devenue air pur.
Puis j’ai senti mon corps devenir
Léger, léger,
Comme les oiseaux qui volent
Sur le souffle d’Eole
Et me suis laissée emporter
Confiante
Sur le tapis volant
De la vie souriante.
Blanche Drevet
« Cours après moi si tu peux »
Chuchota le rayon vaporeux,
« Essaye de me mettre dans ta poche,
Je m’évanouis à ton approche
Comme un fantôme en fumée.
J’obéis à mon maître dès son lever.
Sûr de moi, dans le ciel de silence,
Je vise et troue de ma lance
Les deux océans, celui des blancs nuages
Et celui plus dense du vert feuillage,
Pour caresser les fougères ivres de rosée
Et de lumière dorée.
Je suis le toboggan joyeux
Où glissent en sauts périlleux,
Valsent et tourbillonnent
Les feuilles mortes de l’automne. »
Blanche DREVET
Une brise légère forme une ride
sur le miroir liquide.
De grands cercles brouillent
le feuillage des arbres noirs.
Dans le silence végétal
la complainte de trois grenouilles
monte du fonds de la préhistoire.
Pendant ce temps, l’homme de la capitale
rêve du désert des cartes postales.
Je n’irai pas dans le désert.
Les ombres fines des poissons glissent
sous la peau lisse
de l’étang.
Des serpents d’ondes lumineuses
lèchent l’écorce rugueuse
des grands chênes.
Immobile et heureuse,
je sens mon cœur gonflé de sève.
Des hommes de béton
fuient la ville et les rats
et vont rouler dans les dunes du Sahara,
mais ils sont déjà morts
dans leur décor
en carton.
Je n’irai pas polluer le Sahara.
Je suis dans le paradis vert
dont rêve l’homme du désert.
Je nage dans l’eau verte
et vole dans le chant des oiseaux.
Ses yeux ne rencontrent que le sable et la pierre
et son cœur rêve d’une goutte d’eau.
Je n’irai pas salir sa goutte d’eau
avec mon appareil photo.
Je n’irai pas dans le désert
qu’achètent pour une semaine
les gens riches de nos cités de pierre .
Je n’irai pas voler aux femmes et aux hommes solitaires
leur courage, leur bonheur et leurs tentes de laine.
Le désert est à ceux qui pendant des années
marchent et souffrent avec les dromadaires
dans le sable brûlant et les nuits glacées
Je rêve pour les êtres fiers du désert
d’un ruisseau d’eau claire
et d’une forêt mystérieuse
où, dans une autre vie heureuse,
ils trouveront le même message
que ne vendront jamais les agences de voyage.
Blanche DREVET
Pourquoi republier ce poème « je n’irai pas dans le désert » écrit il y a onze ans ?
Parce que je pense que le plus grave problème actuel de l’humanité est celui de l’EAU.
Dans quelques jours des milliers de personnes marcheront pour réclamer 100% d’énergie propre dans les années à venir afin d’éviter une catastrophe climatique et influencer ainsi la réunion des dirigeants qui doit avoir lieu à New-York à la demande de l’ONU.
J’ai signé la pétition en ce sens mais je me pose les questions suivantes :
Si l’on considère que l’électricité est une énergie propre, est-ce que la construction de grands barrages hydroélectriques est une bonne solution ?
La réponse est non, car depuis le début de ce XXI siècle, plusieurs grands barrages construits en Asie ont détruit l’environnement, obligé le déplacement de milliers de personnes et privé d’eau naturelle des milliers de villages. Actuellement une vingtaine de barrages hydroélectriques prévus au Brésil dans les huit années qui viennent vont détruire la forêt amazonienne, le plus grand poumon vert de la terre, qui régénère plus de la moitié de l’oxygène et obligé les peuples qui y vivent à s’enfuir, des peuples qui ont toujours été respectueux de cette grande forêt et qui ont beaucoup à nous apprendre sur ces ressources.
Je vous invite à aller sur leur site www.raoni.com
Pourquoi a-t-on besoin de plus en plus d’énergie ?
L’exemple de la société occidentale devenu mondial au XXI siècle pousse les terriens qui en ont les moyens à vouloir de plus en plus de confort, ce qui demande de plus en plus d’énergie et c’est cette demande qui prive d’eau, cet élément indispensable à la vie, les terriens pauvres qui vivent sans confort et utilisent le moins d’énergie !
Est-ce que les dirigeants avides de pouvoir, d’argent et de confort se rendent ils compte qu’en maintenant leurs projets qui méprisent notre planète et ceux qui voudraient y vivre en paix, ils préparent peut-être un futur déluge ?
Mais notre planète TERRE pense peut-être en son âme de planète qu’elle a besoin d’être nettoyée ?
Cachés
Au fond du jardin
Ils attendent avec patience
L’heure
De la danse.
C’est midi.
Dans la chaleur
De l’été,
L’arbre à papillons
A lancé son jet de parfum
Comme un signal
De bal.
Ils arrivent sans bruit
En de gracieux tourbillons,
Battant l’air
De leurs ailes légères,
Couleur de miel,
D’or et de feu.
Décollent, s’envolent,
Valsent, virevoltent,
Se posent sur une autre fleur,
Repartent, enivrés, heureux,
Puis s’évanouissent dans un rayon de soleil.
Blanche Drevet