CONTE BLEU et OR
Il avait choisi ce rectangle
d’or
Où s’était écoulée
translucide
L’eau bleue du royaume des
glaces.
Il s’y reposait depuis de longues
aurores
Sans laisser de traces à la
surface
De ce ciel de pureté
liquide.
Mais un soir, son sommeil fut
déchiré
Par trois voix humaines aux notes
aigües.
Elles provenaient de trois baigneuses
nues
Qui, s’étant déshabillées,
regardaient
D’un œil gourmand l’eau
azurée
De cette piscine
inattendue.
Réveillé, il sortit sans bruit de son
lit de lumière
Mais, avant de déployer ses ailes
étincelantes
Son œil de saphir transperça les trois
commères
Qui se turent. Elles sentirent une paix
inquiétante
Alourdir leurs jambes, leurs corps
s’enliser dans la pierre
Rendant muette leur éternité
souffrante.
Elles n’eurent pas le temps de voir
s’envoler
Celui qui les avait
immortalisées
Avant de retourner dans le pays où les
flocons
De neige moutonnent le relief, étouffent
les sons,
Epousent les branches, les brindilles et
dansent
Devant les yeux des loups
argentés,
Gardiens farouches de la secrète
entrée
Du royaume des glaces
bleues.
Celui dont le nom
lumineux
Est Silence.
Blanche DREVET
peti conte que m’a
inspiré un collage réalisé il y a de nombreuses années et retrouvé par hasard …
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