FORÊT, SOURCE DE VIE
Dans un bain de chaude moiteur
La forêt sent gonfler son cœur
D’un immense bonheur.
Le présent n’a pas d’heure,
Elle abrite sous les bras de ses géants
Une foule heureuse d’êtres vivants.
Ils respirent, ils sentent que la terre se soulève.
Des racines gorgées d’eau envoient des jets de sève
Rayonnante dans la plus petite herbe discrète,
Dans tous les troncs et les branches, là où vit l’âme secrète
De la forêt, là où les oiseaux bénissent la pluie
En jolis gazouillis, en mille petits cris.
Les tendres fougères nouvelles
Se déroulent vers le ciel,
Rêvant à la puissance végétale
De leurs sœurs tropicales,
Et, au sol, un humble bousier travaille avec ardeur
A la survie de ce monde enchanteur,
Sous le regard d’une limace
Qui, sans aucune gêne
Ni vertige, se prélasse
Sur le tronc d’un chêne.
Les minuscules insectes, cibles
Des araignées invisibles
Se reposent. Sous la vapeur
Du brouillard, ils distinguent leurs demeures,
Mais, patientes, leurs huit pattes en éveil,
Les araignées attendent le retour du soleil.
Les mammifères, eux, dorment encore, serrés
A l’ombre de leurs terriers.
Ils connaissent le miracle de l’eau
Et attendent la fraîcheur de la nuit
Pour se désaltérer au ruisseau
Dans le silence et la joie infinie.
Mille yeux suivent les pas de l’humaine solitaire
Qui marche sur le chemin de terre,
Les poumons parfumés de toutes les odeurs,
Le cœur ouvert à l’unisson du grand cœur
De la forêt qui bat au rythme de la vie,
Loin des humains enfermés dans leurs cités de peur
Et qui pleurent
Sous la pluie.
Blanche DREVET
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