La Forêt, la Nuit et le
Temps
Je me souviens petite
fille
des soirs d’hiver
gelé
au retour des réunions
de famille.
Le nez collé à la vitre
glacée
défilaient et dansaient
les arbres d’or
de la forêt. Ils étaient
le décor
de grands rêves où
souriait la reine d’un univers
de lune
imaginaire.
Maintenant mon
père
ne conduit plus sur
terre.
Il est parti et c’est
moi qui conduis.
Je ne suis plus la reine
de la nuit.
Je ne regarde plus les
arbres de lumière
penchés sur la route
forestière.
Ce sont eux qui me
regardent déesse
ou sorcière prisonnière
de la vitesse.
Ils m’attirent de tous
leurs yeux
vers leur monde noir et
mystérieux.
Je sais qu’un jour
de lune ronde
je franchirai le seuil
interdit de l’ombre
sous des milliers de
prunelles qui luisent derrière les branches
mais ce soir, serrée par
le temps, je m’enfuis sur la ligne blanche.
Blanche DREVET
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