LE MANDALA
A la mi-mai, sur le blog d’Elo, confidences d’une libellule,
http:/confidences-libellule.over-blog.com
Blog que j’aime beaucoup car c’est un blog d’amour pour la nature et pour
les humains, j’ai découvert la photo d’une petite pervenche avec ces jolis mots :
«Mandala
au cœur
Cinq
branches à ton étoile
Pétales
dans le vent
Robes de soie raffinée
Belle
des champs tu es la fée. »
J’ai découvert aussi une belle prière « Je crie » que je vous conseille de lire pour vous y associer car Elo se
penche de tout son cœur non seulement sur le cœur des fleurs mais aussi sur le cœur des humains qui en ont bien besoin. En lisant son « mandala au cœur »l’idée m’est venue que le cœur
était aussi synonyme de centre et j’ai commencé à écrire sur le beau sujet du mandala.
Le mandala est toute figure qui peut s’inscrire dans un cercle parce qu’elle possède une centre. Au XXI siècle de notre
civilisation, le mandala est une aide précieuse pour deux raisons : D’une part, il est un grand symbole pour tous ceux qui, déçus par les traditions religieuses qui ont séparé les hommes au
lieu de les relier, sont à la recherche de valeurs universelles. D’autre part, il est un chemin à la rencontre de notre Soi qui nous procure calme et bien-être dans un monde marqué par la vitesse
et le stress.
Chaque mandala, qu’il ait été créé par l’esprit humain ou par la Nature comme la fleur, les dessins sur les ailes des
papillons ou les plumes du paon, comme la lune ou les étoiles et comme l‘arbre dont le mandala invisible s’élève à la verticale vers le ciel, est un symbole universel du monde dans lequel vit
l’être humain qui le regarde à travers ses yeux qui sont deux splendides mandalas. A toutes les époques, toutes les cultures humaines ont utilisé l’image du mandala pour symboliser le principe de
vie universelle, que ce soit dans les monastères tibétains où les mandalas servent de support de méditation, ou dans nos cathédrales gothiques où de merveilleuses rosaces laissent passer la
lumière. Klaus HOLITZKA (1) écrit :
« Selon les représentations les plus anciennes mais aussi les plus
modernes, tout l’univers se déploie à partir d’une origine inexplicable. Chaque galaxie, chaque création provient d’un centre mystérieux, qui en se dilatant engendre mondes après mondes. Sur l’un
de ces mondes, une planète ronde en rotation autour du soleil, se développa la vie. A partir d’une petite cellule ronde se créèrent par division cellulaire des formes toujours plus variées,
jusqu’à donner un être aussi complexe que cet homme que nous sommes. ».
Notre corps composés de cellules, elles-mêmes composées d’atomes, est en fait
constitué d’innombrables mandalas. Si nous nous tenons debout, bras et jambes en croix, notre corps forme une étoile à cinq branches qui peut s’inscrire dans un cercle ; il devient alors un
mandala unique dont nous devons rechercher le point central qui va nous réconcilier avec nos semblables et le monde qui nous entoure. Comme le dit admirablement Rüdiger DAHLKE (2) :
« Toute forme dérive du point mais le point lui-même n’a pas de forme. Il est de l‘ordre conceptuel. Gonflé d’espace, le
point devient une sphère. Si l’on ajoute le temps à cette opération, on obtient la création, le monde de la maya. Si on retranche l’espace et le temps, le monde de l’illusion se résorbe tout
entier ; il ne restera plus que le point primordial. Dans ces mouvements, nous reconnaissons une fois de plus que la création n’est finalement rien d’autre qu’un vaste mandala. Le point
central unique, matériellement non existant, est ce que tous les mandalas ont en commun. En lui, se réconcilient les opposés, en lui les contraires sont abolis. Il est l’essence du
mandala. »
Depuis des milliers d’années, la création et la contemplation de mandalas sont utilisées soit pour la méditation en tant que
rituel sacré chez les moines bouddhistes, soit en tant qu’outil thérapeutique pour se découvrir soi-même et se guérir comme chez les chamans amérindiens. Bailey CUNNINGHAM (3) nous parle de
Carl-Gustav JUNG qui redécouvrit le mandala thérapeutique :
« En développant sa théorie de l’inconscient, le psychanalyste suisse-allemand Carl Gustav JUNG (1875-1961) étudia le
mandala dans toutes les cultures et parvint à la conclusion qu’il s’agissait d’une forme archétypale universelle. Considérant le mandala comme une représentation de soi et du monde, C.G Jung s’en
servit pour explorer son propre psychisme, puis celui de ses patients. Il remarqua que dans l’inconscient, nos expériences et nos rêves se fondent en motifs archétypaux symboliques que nous
pouvons utiliser dans notre croissance lorsque nous apprenons à en percevoir le sens. Il voyait la création spontanée de mandala comme une tentative d’exprimer soit la totalité de l’individu dans
son expérience du monde, soit son point essentiel de référence. Il pensait que ce n’est que lorsque nous sommes disposés à faire face à nos peurs et nos démons que nous pouvons commencer à
effectuer les changements nécessaires pour enclencher un processus de transformation et ramener, grâce à la réalisation de mandalas, le calme et l’ordre dans nos états mentaux. »
Chaque image de mandala dessinée spontanément est un reflet de notre état intérieur et de notre place dans le monde puisque
nos états d’âme et nos conflits intérieurs peuvent s’exprimer par des formes et des couleurs. Si nous voyons apparaître au cours de notre création des sentiments refoulés depuis longtemps, nous
devons les laisser s’exprimer dans l’attente des forces créatives qui vont nous remplir petit à petit d’énergie positive au fur et à mesure de nos dessins. En effet, la structure du mandala est
telle que notre regard attiré vers le point central va permettre à notre conscience de se laisser aller vers son monde intérieur apaisé où toutes les choses extérieures perdent leur importance.
La création de mandalas est un art pour ceux et celles qui réalisent de merveilleuses œuvres, mais c’est surtout une occupation qui nous conduit en silence vers une attitude de recueillement,
vers des idées nouvelles d’où naît une harmonie intérieure.
Le mandala est bien un voyage vers le centre de notre être, petite sphère au centre du macrocosme et du
microcosme.
Blanche Drevet
(1) Klaus HOLITZKA : Mandalas celtes
(2) Rüdiger DAHLKE : Mandalas : comment retrouver le Divin en soi
(3) Bailey CUNNINGHAM : Mandala, voyage vers le centre
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