C’est l’été,
Le temps est beau et chaud.
J’ai retrouvé mon vélo
Qui s’ennuyait
Et se rouillait
Depuis plus d’une année !
Mon brave vélo qui n’est
Ni un vélo de course léger,
Ni un robuste VTT,
Ni un luxueux VTC !
Il est mauve comme les scabieuses
Qui me saluent
Du haut des talus !
Son modèle est dépassé,
Ses garde-boues sont cabossés,
Mais il connaît par cœur
Depuis des années
Tous les trajets vallonnés
Qui me donnent du bonheur !
Et je retrouve les mots qu’il m’a soufflés
Un mois de juin d’il y a de nombreuses années…
Quelle merveilleuse invention que le vélo !
Elle n’est jamais la même la route du plateau
où je pédale au rythme de mon cœur.
J’y déguste l’instant, l’instant de bonheur
qui lave mon cerveau.
Je veux avoir la confiance de l’oiseau
et je pense:
Légère est ma conscience
quand je passe devant le jaune éclatant
d’un soleil solitaire
et que je sens couler en moi le sang
des forces de la terre
et des forces de l’eau.
Légère est ma conscience
lorsque je remplis mes yeux
du bleu lumineux
des chicorées de l’été
du rose des centaurées
et des taches rouges des coquelicots.
Légère est ma conscience
le long de la route grise
qui mène au village
quand la douce brise
me lèche le visage
et caresse ma peau.
Légère est ma conscience
en roulant dans la forêt verte
où je souris
à la flute alerte
et jolie
d’un oiseau.
Légère est ma conscience
quand je respire les parfums enivrants
de l’été
ceux du tilleul et de la reine des prés
du chèvrefeuille blanc
et les senteurs de blé chaud.
Légère est ma conscience
et grande ma joie de l’effort accompli
en haut d’une côte un peu dure
quand je sens mes poumons remplis d’air pur
et mes mollets raidis
et que je sais ce qui est beau.
Puis lorsque mon vélo prend de la vitesse
je comprends la sagesse
des grands arbres balançant
leurs feuillages sous le vent
Leurs regards tournés vers le haut.
Blanche Drevet
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