Poème offert à Sabine qui a écrit dans son livre « Citer la vie » :
» Marcher nous dépouille de tout pour nous revêtir de l’essentiel. «
Je marche dans le silence
Et le silence
Me regarde marcher,
Je marche dans l’existence
Et l’existence
Me regarde marcher,
Je marche dans le chant des oiseaux
Le regard vers le haut
Comme celui des arbres-mages
Qui marchent avec les nuages.
Je marche dans le vent
Je marche sur les chemins
Bordés de fleurs des champs
Et traversés de lapins
Qui regardent sans haine
Ma silhouette humaine.
Je marche dans la joie,
Les poumons gonflés d’air pur
Et des doux parfums de la nature.
Mon cœur rythme mes émois.
Je marche sur la Terre
Qui bien vite efface
Les humbles traces
De mes pas éphémères.
Un jour mes pieds,
Fatigués de marcher,
S’arrêteront
Au seuil du silence
D’avant ma naissance,
Et mes yeux verront
S’envoler légère
La petite étincelle
De mon cœur
Vers le grand ciel
De Lumière
Où fleurit l’éternel bonheur.
Un premier mai pluvieux,
c’est triste pour les humains qui préfèrent le soleil,
mais je suis heureuse pour les oiseaux de la forêt qui aiment chanter sous la pluie !
Le chant de l’oiseau
Tout le long du jour
Chaque oiseau siffle
Avec amour
Les cinq voyelles
Du langage.
Tout le long du jour
Chaque voyelle
Cherche dans le ciel
L’étoile invisible
De l’amour.
Puis la lumière
S’éteint sur la terre,
Le silence revient,
L’oiseau s’endort
Et disparait son plumage.
Alors chaque voyelle
Etincelle
Et pose sa couleur
Sur une des cinq pointes d’or
De son étoile du bonheur,
Une douce musique
Remplit la nuit magique
Et multicolore
Comme les rêves de Pythagore
Et de l’oiseau qui dort.
Blanche Drevet
Les cloches vont plus vite que moi et il faut que je me dépêche de vous raconter la suite de cette belle histoire jusqu’à sa fin ,ce qui fait que c’est une lecture un peu longue, j’espère que vous me pardonnerez !.
J’ai eu le temps d’illustrer un passage mais je n’ai pas eu le temps d’illustrer la fin, c’est dommage mais vous verrez quand même la cloche Pascaline qui a retrouvé son sourire et qui regarde tous les petits enfants de Prunelle. Seulement je ne peux vous montrer que les photos d’un petit garçon qui me servira de modèle quand j’aurais le temps de dessiner !
Mais, un matin, le vent sentit que les rayons du soleil de l’hiver étaient un peu plus chauds et que la sève recommençait à grimper dans les troncs des arbres pour faire pousser les bourgeons tout ronds. Le printemps n’était pas loin et cette pensée lui donna de l’espoir et l’envie de se promener dans les montagnes.
C’est alors qu’il aperçut sur un sentier pierreux deux hommes, deux femmes et des enfants qui avançaient lentement et qui semblaient très fatigués. Il s’approcha d’eux pour écouter ce qu’ils disaient et il comprit tout de suite qu’ils venaient de l’Italie, le pays de l’autre côté des montagnes où se trouve la ville de Rome, car le vent qui voyage dans tous les pays depuis des milliers d’années comprend toutes les langues.
Les hommes étaient deux maçons qui se dirigeaient vers la France avec leurs femmes et leurs enfants pour trouver du travail car il n’y en avait plus pour eux dans leur pays. Le vent voyait bien qu’ils étaient pauvres car leurs habits étaient vieux et leurs chaussures trouées.
« Que faire pour les aider et pour sauver ma chère cloche Pascaline ? » Se disait-il. « Il faut que je trouve une idée. » et il trouva une superbe idée :
Il appela tous les nuages pour qu’ils se rassemblent au-dessus des montagnes sauf au-dessus du village de Prunelle où le ciel devait rester bleu.
Quand les italiens virent tous les nuages s’accumuler au-dessus d’eux, ils furent très inquiets mais ils aperçurent une trouée toute bleue et ils se dirigèrent vers elle. A la fin de la journée, ils eurent la surprise d’arriver dans un village.
Le village était désert et triste. Quand ils arrivèrent devant l’église, ils comprirent qu’il y avait eu une catastrophe en voyant ses murs et son toit écroulés. Comme ils avaient très faim, ils eurent le courage de frapper à la porte d’une maison. Une vieille dame leur ouvrit et elle appela son mari parce qu’elle ne comprenait pas ces étrangers.
Les italiens ne parlaient pas le français et ne le comprenaient pas non plus, mais, avec des gestes, ils arrivèrent à expliquer qu’ils étaient maçons et qu’ils pouvaient reconstruire l’église du village ! La vieille dame alla le dirent aux voisins et tous les habitants de Prunelle furent très contents ; ils trouvèrent une maison où les italiens pouvaient dormir, les invitèrent à partager leur repas et leur donnèrent des légumes et de la viande. Pendant plusieurs semaines, les maçons travaillèrent tous les jours pour reconstruire les murs et le toit de l’église.
Dans son clocher, Pascaline n’aimait pas beaucoup les bruits du chantier qui la faisaient souffrir, mais elle était très contente et, de temps en temps, elle chantait un petit peu pour faire plaisir au vent, aux habitants de Prunelle et, bien sûr, aux italiens qui, eux aussi, chantaient toute la journée en travaillant.
Mais elle avait un très gros souci : c’était bientôt la grande fête du printemps, celle de Pâques, qui était aussi sa fête car elle s’appelait Pascaline et elle avait entendu au loin les autres cloches qui avaient commencé leur long voyage à Rome pour aller chercher les œufs peints et les œufs en chocolat. Elle aurait bien aimé y aller aussi, mais elle se demandait qui allait les distribuer quand elle reviendrait ? Le curé de Prunelle était parti dans un autre village, que faire ? Alors, une nuit en regardant les étoiles, elle fit un rêve qui lui donna une idée joyeuse. Le lendemain matin, elle décida de partir à Rome avec les autres cloches.
Quand elle revint le jour de Pâques avec une grosse provision d’œufs, elle vit que le vent avait balayé le ciel bleu de tous ses nuages et elle se dépêcha de lui expliquer qu’elle allait cacher tous les jolis œufs de toutes les couleurs derrière les arbres et les fleurs de tous les jardins et de tous les chemins de Prunelle pour amuser les enfants.
Le vent souffla cette grande nouvelle aux oreilles des petits italiens, Pablo et Marco, qu’il aimait bien, et les deux garçons coururent le dire à tous les enfants du village : on entendait partout crier :
« Il y a des œufs cachés dans les jardins et au bord des chemins ! il faut demander à nos parents un petit panier pour aller les chercher ! »
Les enfants s’amusèrent beaucoup, ils en trouvèrent tous même le plus petit qui ne courait pas aussi vite que les grands ! Ce fut une très belle fête et Pascaline qui était très fière de son idée, carillonna de toutes ses forces la plus jolie chanson qu’elle connaissait et le vent la transporta le plus loin possible en haut des montagnes et jusque dans les autres villages !
Quand les cloches des autres villages entendirent cette nouvelle, elles furent un peu jalouses mais elles se dirent que l’année suivante, elles feraient la même chose que Pascaline !
Cependant il n’y avait pas que les cloches qui entendirent la nouvelle, les curés des villages aussi et surtout le curé de Prunelle.
« Qu’est-ce-que c’est que cette histoire ? » se disait le Curé de Prunelle, « Pourquoi ma cloche Pascaline a distribué des œufs de Pâques sans mon autorisation ?…Il faut que j’aille lui demander des explications. »
Le curé qui n’était pas content mit ses souliers de marche et prit son sac à dos pour aller voir ce qui se passait dans son village. C’était un très bon marcheur et il arriva très vite sur la place de Prunelle devant son église, et là, il eut une très grande surprise : les murs et le toit de son église étaient reconstruits et semblaient tout neufs !
Alors il monta dans le clocher pour demander à Pascaline qui avait reconstruit son église.
« Ce sont deux braves maçons italiens très pauvres qui se sont installés dans le village avec l’aide de tous les prunellois. » lui dit-elle, et elle ajouta :
« Ils ont de beaux et gentils enfants, mais comme ils sont très pauvres, j’ai eu l’idée de cacher mes œufs dans les jardins et les chemins pour que tous les enfants, même les enfants pauvres, puissent avoir la joie d’en trouver. »
Le curé ne gronda pas sa bonne cloche car il comprit tout de suite que son église avait été détruite parce qu’il ne laissait pas venir tous les enfants dans son église. Il le regretta beaucoup et il dit à Pascaline :
« Tu as eu une merveilleuse idée, chère Pascaline, et tous les printemps suivants, tu continueras à cacher les œufs de Pâques ! Et, bien sûr, à partir de ce jour, tous les enfants pourront venir dans mon église, et surtout le jour de Noël pour admirer l’enfant de la crèche ! »
Pascaline sentit son cœur de cloche bondir de joie et elle carillonna à toute volée ses plus belles notes que les ailes du vent tout heureux transportèrent jusqu’aux sommets des montagnes.
Avant de publier ce nouvel article, je tiens à me faire pardonner mon absence sur vos blogs où j’aime aller me promener; elle est due à un SOS envoyé par mon potager que j’ai abandonné l’année dernière et par une opération de la cataracte qui m’oblige à me reposer souvent les yeux.
Je vous offre pour le dimanche des Rameaux la première partie d’un conte que j’ai écrit l’année dernière pour mon petit-fils et que j’ai commencé à illustrer ce mois-ci :
il s’agit de l’ histoire de la cloche Pascaline dont voici d’abord le portrait :
Il était une fois une jolie cloche très gracieuse qui s’appelait Pascaline. Elle vivait dans un clocher et ce clocher était celui de la petite église d’un village nommé Prunelle, entouré de montagnes.
La cloche Pascaline était heureuse car du haut de son clocher, elle pouvait admirer les montagnes toutes roses le matin quand le soleil se levait et toutes noires la nuit quand les étoiles brillaient au-dessus d’elles. L’été, elle pouvait regarder les vaches dans les fermes d’alpage et les moutons avec leurs bergers dans les immenses pâturages. L’eau blanche des cascades et des torrents qui descendaient des montagnes et tous les petits chalets en bois la ravissaient.
En dominant les toits de son village, elle souriait à ses habitants quand ils se promenaient dans les rues ou quand ils venaient bavarder sur le banc vert de la place de l’église. Elle riait beaucoup avec les enfants, les petits garçons qui jouaient aux billes ou au ballon et les petites filles qui sautaient à la corde ou jouaient à la dînette. Elle était joyeuse quand le curé lui ordonnait de carillonner les dimanches et jours de fête pour appeler dans son église les habitants de Prunelle. Et sa voix cristalline était si belle que le vent aimait l’emporter le plus loin possible.
Mais sa plus grande joie était chaque année le voyage du printemps : Elle devait aller avec toutes les autres cloches dans la grande ville de Rome en Italie pour faire provision d’œufs de Pâques que leur donnaient de très vieilles cloches ; c’était la tradition depuis deux mille ans. A leur retour, toutes les cloches carillonnaient et les curés distribuaient les œufs à leurs paroissiens pour fêter la résurrection des feuilles et des fleurs du printemps. Il y en avait de toutes sortes, de vrais œufs peints avec de jolis dessins de toutes les couleurs et même des œufs en chocolat entourés de papiers brillants dont raffolaient les enfants.
Pourtant, à son retour, même si Pascaline était joyeuse, elle ressentait toujours une ombre de tristesse car elle aimait tous les enfants. Un jour, elle dit au curé :
« Monsieur le curé, pourquoi ne donnez-vous pas des œufs à tous les enfants ? »
« Parce que je veux que les enfants soient bien habillés pour rentrer dans mon église. » lui répondit le curé.
Pascaline ne dit rien mais elle pensa que ce n’était pas juste car si les enfants pauvres n’avaient pas de beaux habits, ce n’était pas de leur faute.
Alors elle en parla à son ami le vent et le vent se mit en colère car il aimait comme elle tous les enfants qui respirent le bon air et courent dans la montagne!
Quand le vent se met en colère, il souffle de plus en plus fort sur les nuages noirs qui se rassemblent pour former un orage terrible. En ce jour d’automne, le vent souffla si fort que les sombres nuages se cognèrent les uns aux autres avec de formidables coups de tonnerre qui faisaient trembler les montagnes. Ils lancèrent des éclairs et firent tomber des seaux de grêle sur le village. Les habitants de Prunelle avaient très peur du tonnerre, des éclairs et surtout de la foudre, mais quand la boule de feu apparut, elle tomba sur le toit de leur église sans toucher le clocher. Monsieur le Curé pleura beaucoup parce que son église était détruite et qu’il n’avait pas assez d’argent pour la reconstruire.
Alors la pauvre cloche Pascaline regretta beaucoup ce qu’elle avait dit au vent :
« Ton intention était bonne, cher ami le vent, mais maintenant le soleil a quitté le village, le curé de mon église aussi et je suis toute seule. »
Dès le début, l’hiver fut très dur pour elle ; elle resta seule et silencieuse dans son clocher qui était resté debout. Le curé ne lui demandait plus de sonner car ne pouvant plus réunir le dimanche les prunellois dans son église détruite et il était parti dans un autre village. Pascaline avait froid, elle ne bougeait plus et ne chantait plus. Elle avait très envie de pleurer car elle avait peur de perdre sa jolie voix, mais il ne fallait pas qu’elle pleure parce que ses larmes pouvaient la rouiller ; alors elle se taisait courageusement.
Le jour le plus triste fut celui de Noël : dans le grand silence noir, elle rêva à la belle fête de l’année passée où les parents, les grands-parents et les enfants chantaient dans l’église en tenant des cierges allumés devant la crèche où dormait l’enfant de lumière. Elle n’arrivait pas à croire que cette belle fête n’existerait plus.
Cependant, le plus malheureux était le vent car il se rendait compte qu’il avait fait une grosse bêtise ! Alors, de temps en temps il revenait voir son amie la cloche. « Je te demande pardon. » lui disait-il en soufflant dessus mais elle restait silencieuse et il était désespéré de ne plus entendre sa jolie voix.
Je vous laisse en hiver avec la pauvre cloche Pascaline que le vent essaye de consoler; le printemps va arriver et il va avoir une belle idée…
La nuit brune
S’est effacée devant le ciel bleu
Puis le soleil a salué la pleine lune
Et caressé l’eau
Du petit ruisseau joyeux
Qui serpente dans la forêt endormie.
Les pinsons et les autres oiseaux
L’ont accompagné de leurs chants
Pour annoncer le printemps
Et, de toute leur énergie,
Les mâles ont appelé les femelles
Pour construire leurs nids
En sifflant que la vie
Est belle !
Blanche Drevet