Toujours avec la plume et le pinceau de grands poètes du XIX siècle,
je vous offre un geste de vie disparu aujourd’hui dans notre société riche et mécanisée où la machine,voulue pour soulager l’homme de son dur travail, a fini par lui retirer la fierté de ce geste de vie.
C’est le moment crépusculaire ;
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s’éclaire
La dernière heure de travail.
Dans les terres de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence;
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L’ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu’aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
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