UN JEUNE HÊTRE FOU
La forêt semble en deuil
Sous le silence et sous la pluie.
L’air sent le parfum de toutes les
feuilles
Qui ont donné leur vie
Pour la nourrir.
Pourtant, derrière un tronc sombre et
sévère
Une étrange lumière
Balaye comme un phare
Les perles de pluie sur les branches
mouillées
Et les petites flammes rouges des
merisiers
Parsemées sur le sol roux.
C’est un jeune hêtre fou
Qui dresse ses rameaux noirs
Et refuse de mourir.
Ses feuilles ont perdu leur
chlorophylle
Mais, gorgées des rayons du
soleil,
Elles ont pris la couleur de la
lune
Et, dans la forêt qui
sommeille,
Elles éclairent les ombres
brunes
De craintifs sangliers
Qui, sans bruit, se faufilent
Entre les fourrés.
Blanche DREVET
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